Les douanes et la police néerlandaises ont indiqué que près de 26 tonnes de cocaïne avaient été saisies l’année dernière, contre 45,5 tonnes en 2023. Les saisies dans le port de Vlissingen, dans le sud du pays, ont toutefois légèrement augmenté, passant de 11,3 tonnes à 12,6 tonnes.
La valeur totale des drogues saisies s’élevait à plus de 917 millions d’euros.
« Pour la troisième année consécutive, moins de drogue a été trouvée dans le port de Rotterdam », a déclaré la procureure en chef régionale Mariette Bode.
« Dans le port de Rotterdam comme dans celui de Vlissingen, on travaille beaucoup pour garder une longueur d’avance sur les organisations criminelles », a-t-elle assuré à la presse depuis le port de Rotterdam.
Les ports néerlandais de Rotterdam et de Vlissingen, ainsi que ceux d’Anvers (Belgique) et de Hambourg (Allemagne) sont considérés comme l’une des principales portes d’entrée des stupéfiants en Europe.
Des mesures ont notamment été mises en place afin de réduire l’utilisation d' »extracteurs », à savoir des adolescents chargés de récupérer des cargaisons de cocaïne cachées dans des conteneurs garés autour de l’immense port.
« Nous avons atteint un point culminant en 2023 en ce qui concerne ces +extracteurs+, lorsque 452 personnes ont été arrêtées », a expliqué Mme Bode. « Cette année, il y a eu une baisse significative, avec 266 arrestations. Quelque 59 extracteurs étaient mineurs, le plus jeune avait 14 ans ».
Des mesures de sécurité accrues, y compris l’utilisation de drones et une meilleure vidéosurveillance, « ont rendu le port bien moins attrayant pour ces extracteurs », a-t-elle estimé.
Le chef des douanes de Rotterdam, Peter van Buijtenen, a salué la coopération internationale, en particulier avec les pays d’origine de la cocaïne en Amérique du Sud.
Bien qu’il ne s’agisse pas de la seule raison derrière la diminution du trafic, la coopération, notamment avec la Colombie et l’Équateur, a été une « mesure très efficace et contribue substantiellement » à réduire les chiffres, a dit M. van Buijtenen à l’AFP.
Les douanes néerlandaises disposent déjà d’un certain nombre d’agents de liaison dans des pays comme le Brésil, le Costa Rica, le Panama et le Suriname, ou ils travaillent avec les autorités judiciaires locales.
Cependant, M. van Buijtenen a averti que la baisse significative de la contrebande de cocaïne à Rotterdam signifie également que « le port est évité » et que de nouvelles méthodes de contrebande sont utilisées.
« Il y a eu une augmentation significative des petites quantités de drogues illégales dans le port de Rotterdam », a précisé Mme Bode à ce sujet. « L’une des raisons pourrait être que les criminels répartissent maintenant le risque ».
L’année dernière, les autorités douanières et judiciaires néerlandaises ont découvert 189 cargaisons de drogue et mené 80 enquêtes criminelles.
Les ports belges ont également fait état d’une baisse des saisies de cocaïne, que les autorités ont attribuée à l’amélioration des contrôles dans les pays d’origine.
L’agence des douanes belges a déclaré début janvier avoir saisi 44 tonnes de cette drogue en 2024, contre un record de 116 tonnes l’année précédente.
Il s’agit de la première baisse des saisies depuis plus de dix ans.