La course-poursuite s’est étalée sur 18 km à l’intérieur de ce détroit, séparant le Maroc de l’Espagne, pour se terminer à l’aube sur les rives de Sandy Bay, une plage située à l’est de Gibraltar, provoquant l’ire de Londres face à cette nouvelle incursion des douaniers espagnols.
« Ces incursions répétées sont une violation claire de la souveraineté du Royaume-Uni par un autre pays de l’Union européenne », a estimé le ministère des Affaires étrangères britannique, dans un communiqué.
Au moment d’échouer sur la plage, les trafiquants ont jeté des ballots de drogue par-dessus bord, et ont abandonné leur navire.
L’hélicoptère espagnol volait bas au-dessus de l’embarcation, et le patrouilleur a mis à l’eau un canot qui s’est approché de la plage, selon les autorités locales et des témoins.
La police de Gibraltar est ensuite intervenue, arrêtant deux des suspects alors qu’un troisième a pris la fuite.
« Il est complètement inacceptable et illégal, selon le droit international de la mer, d’entrer dans nos eaux sans nous prévenir », a insisté le Foreign office.
De plus cela a « permis à un criminel, qui aurait dû se retrouver derrière les barreaux, de s’enfuir », a dénoncé Fabian Picardo, ministre en chef de Gibraltar.
Bien que les autorités de Gibraltar, enclave britannique située au sud de la péninsule ibérique, coopèrent souvent avec leurs homologues espagnols, elles n’ont pas mis en place de procédure en cas d’incident.
Les tensions sont fréquentes lorsque des douaniers espagnols interviennent dans les eaux de Gibraltar, revendiquées à la fois par les deux pays.
Début août, un bateau de la douane espagnole avait pourchassé une vedette de trafiquants dans une zone de baignade de Gibraltar, déclenchant une protestation britannique.
Le trafic de haschich provenant du Maroc à travers le détroit de Gibraltar est à son point culminant pendant l’été, lorsque la météo est clémente.
L’Espagne est une des principales portes d’entrée de la drogue en Europe, provenant d’Afrique ou d’Amérique latine.
En 1713, l’Espagne avait cédé l’enclave de Gibraltar au Royaume-Uni, de façon permanente. Mais elle réclame aujourd’hui le retour du « rocher » sous souveraineté espagnole. Le Royaume-Uni affirme qu’il n’ira pas à l’encontre du souhait des habitants de Gibraltar, farouchement probritanniques.