Des navires de combat et des avions de reconnaissance des armées européennes avaient été envoyés au large des côtes somaliennes pour la première fois en décembre 2008, en pleine résurgence de la piraterie qui menaçait d’interrompre le transport maritime dans le golfe d’Aden, mais aussi la livraison d’aide humanitaire à la Somalie.
Actuellement, quatre à cinq navires militaires et deux avions patrouillent dans la zone, ce qui représente en moyenne 900 militaires.
« Malgré des progrès significatifs (…) il est largement reconnu que la menace découlant de la piraterie persiste: le +business model+ des pirates est cassé, mais pas encore à terre », a indiqué l’UE dans un communiqué.
En 2012, la mission avait été musclée, ses participants étant autorisés à viser les bases des pirates sur le littoral.
« L’opération continue de se concentrer sur la protection des vaisseaux du Programme alimentaire mondial fournissant de l’aide humanitaire à la Somalie ainsi que sur la dissuasion, la répression et l’empêchement de la piraterie au large des côtes somaliennes », a-t-elle poursuivi. « En outre, l’opération Atalante participe à la surveillance des activités de pêche » dans la zone, selon le communiqué.
Des « tâches secondaires » ont été confiées vendredi aux marins qui participent à la mission, actuellement commandée par le général britannique Martin Smith. Ils devront notamment appuyer d’autres missions européennes dans la région, comme Eucap Nestor qui aide les pays de la zone (Somalie, Djibouti, Kenya, Seychelles, Tanzanie) à se doter de capacités militaires maritimes ou la mission d’entraînement (EUTM) des forces de sécurité en Somalie, transférée début 2014 vers Mogadiscio.
Depuis son lancement en 2008, Atalante a permis d’escorter plus de 920.000 tonnes d’aide humanitaire.
Cette semaine, la frégate néerlandaise HNLMS Van Speijk a ainsi aidé un navire du PAM à atteindre le port de Kismayo sans être attaqué. Il transportait du soja, de l’huile alimentaire et de la farine.
L’effet conjugué des patrouilles internationales et de la présence de gardes armés à bord de navires marchands a considérablement réduit les attaques dans l’océan Indien.
Mais les pirates ont du coup privilégié les opérations à terre, s’emparant de ressortissants occidentaux, dont quelques dizaines resteraient selon des sources sécuritaires entre leurs mains.