Manifestation anti-Rohingyas en Birmanie

« Arrêtez d’accuser la Birmanie », pouvait-on lire sur les t-shirts des manifestants, scandant « n’insultez pas notre pays » dans les rues de Rangoun, la capitale économique birmane. Parmi les manifestants, des moines bouddhistes radicaux, fers de lance de la campagne contre le risque de domination musulmane de ce pays d’Asie du sud-est, voisin du Bangladesh, et ultra-majoritairement bouddhiste.

Au premier rang de la minorité musulmane, les quelque 1,3 million de Rohingyas, apatrides, considérés comme des immigrés bangladais, même si nombre d’entre eux sont installés en Birmanie depuis des générations. Ils sont des milliers à fuir la Birmanie, où ils n’ont accès ni à l’éducation, ni aux hôpitaux ni au marché du travail.

Et la pression internationale sur la Birmanie pour améliorer le sort des Rohingyas, depuis début mai et le début de la crise crise des boat people en Asie du sud-est, a renforcé les crispations en Birmanie, qui a connu en 2002 des violences intercommunautaires qui ont fait plus de 200 morts, principalement des musulmans.

« Ceux qui aident les immigrés illégaux bangladais sont nos ennemis (…) Il n’y a pas de Rohingyas en Birmanie. ONU, ne soyez pas partisan », criaient des manifestants.

Sous l’influence de moines influents comme Wirathu, coutumiers des diatribes antimusulmanes et notamment antirohingyas, la Birmanie a adopté il y a quelques jours une loi controversée de contrôle des naissances visant d’après les ONG la minorité rohingya.

Le sujet est tabou en Birmanie, au point que la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi est restée muette sur la crise des migrants depuis son éclatement début mai.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a finalement organisé mercredi une conférence de presse sur le sujet, mais sans la prix Nobel de la paix, de plus en plus ouvertement critiquée à l’étranger.

« Nous savons que nous devrons prendre en main ce problème un jour ou l’autre », a déclaré un député de la LND, Win Htein, devant la presse, sans aller jusqu’à évoquer l’attribution de la nationalité birmane aux Rohingyas.

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