L’ancien Premier ministre a fait ses premiers pas sous les huées de quelque 500 militants non indépendantistes, selon les forces de l’ordre.
Après un dépôt de gerbe à la Croix de Lorraine, ponctué par les sifflets, les « non, c’est non ! » ou encore « No pasaran », Manuel Valls est allé à la rencontre des manifestants.
« Il ne faut pas croire ce que l’on vous dit. Pourquoi vous ne resteriez pas français ? », a interrogé M. Valls dans le tumulte.
Il a insisté sur le fait que ses récentes déclarations dans les médias étaient un strict rappel de ce que contient la Constitution française au sujet de l’archipel calédonien, profondément divisé entre loyalistes et indépendantistes.
Mandaté par le Premier ministre François Bayrou, Manuel Valls dit s’inscrire dans la continuité des accords de Matignon (1988) et Nouméa (1998), censés mener à « une souveraineté pleine et entière » de la Nouvelle-Calédonie.
Mais en affirmant avant sa visite que les accords de Nouméa « s’imposent », Manuel Valls a provoqué la colère des loyalistes. Les principaux partis non-indépendantistes dénoncent un déni des trois référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021, tous remportés par le « non » à l’indépendance.
« Je comprends le sentiment de peur qui vous habite », a insisté samedi le ministre face aux manifestants. « Je suis venu ici faire des annonces sur l’économie et tenter de reprendre les discussions. Il n’y aura pas d’avenir pour la Nouvelle-Calédonie sans économie et sans un minimum de paix ».
Munie d’une affiche sur laquelle on pouvait lire: « Ici c’est la France, droit de vote pour tous », une femme souhaitant conserver l’anonymat a martelé: « ça suffit les trahisons ».
Manuel Valls doit rester une grosse semaine sur ce territoire français du Pacifique sud, où il prévoit de rencontrer les acteurs politiques, économiques et associatifs, mais aussi se déplacer autant que possible.
« Il faut apaiser par le dialogue » et « ne pas précipiter les choses », avait-il martelé sur France Info avant son départ, en expliquant sa méthode pour tenter d’aboutir à un accord politique entre indépendantistes et non-indépendantistes.