« Nous sentons une tendance à la reprise, ça frémit. Les chantiers navals vont mieux, les marges commerciales se reconstituent. Au regard des immatriculations de bateaux, nous constatons une progression du marché français de 2 à 3% et les marchés anglais, espagnols et italiens vont mieux encore », a résumé Bruno Voisard, vice-président de la Fédération des industries nautiques (FIN).
« Nous ne sommes cependant pas euphoriques », tempère-t-il, tout en se réjouissant de l’affluence des clients qui se pressent dans les allées du Grand Pavois.
Selon Pierre Pochon, président du Grand Pavois, les immatriculations de bateaux avaient reculé de 30% de 2011 à 2014 en Europe.
Nombre de constructeurs français présents à La Rochelle affichent désormais des chiffres assez optimistes. L’un des leaders sur le segment des multicoques de luxe, le chantier Fountaine-Pajot (Charente-Maritime), a récemment annoncé un chiffre d’affaires en progression de 20% pour l’exercice 2014-2015, pour la deuxième année consécutive.
Quant au groupe Bénéteau, il devrait clôturer son exercice comptable « sur une progression de l’ordre de 10 à 15%, toutes marques et tous modèles confondus (monocoques, catamarans, bateaux à moteurs) », indique à l’AFP Jean-Paul Chapeleau, directeur général des marques Jeanneau et Prestige, également membre du directoire du groupe Bénéteau.
Les chantiers plus modestes redressent eux aussi la tête, comme la PME Nautitech, basée à Rochefort (Charente-Maritime) et rachetée par le groupe allemand Bavaria en septembre 2014. Grâce au doublement de sa surface de production, l’entreprise table en 2016 sur une production de 70 à 80 catamarans, contre 35 auparavant, selon Bruno Voisard, également directeur du chantier naval.
Même les constructeurs de voiliers monocoques de 30 à 50 pieds (environ 10 à 15 mètres) — segment le plus malmené, à la fois par la crise économique et par le désintérêt croissant des plaisanciers — semblent aller mieux. La PME rochelaise Fora marine, qui produit les monocoques RM, connaît même une fulgurante progression: « L’amélioration a commencé en 2014 avec une hausse des commandes de 30% », explique son Directeur, Martin Lepoutre. « Mais, en 2015, les ventes ont augmenté de 105% », affirme-t-il.
Le chantier naval Dufour s’attend lui aussi à une hausse de son chiffre d’affaires d’environ 20% cette année. Mais, avec 365 unités construites, il est encore loin des quelque 700 bateaux qu’il produisait en 2008, avant la crise.
Même discours prudent chez le constructeur de bateaux de pêche Ocqueteau (6 à 10 mètres), installé sur l’île d’Oléron: « En 2015, nous aurons construit 100 unités, soit 20 de plus qu’en 2014. Mais en 2008, nous en produisions 500 », rappelle son dirigeant, Christian Monier. « Pour beaucoup d’entre nous, ce Grand pavois servira de test pour savoir si réellement la reprise est là », conclut-il.
Jusqu’au 21 septembre, environ 800 exposants venus de 35 pays présenteront au Grand Pavois quelque 750 bateaux sur 100.000 mètres carrés d’exposition. Les organisateurs attendent plus de 100.000 visiteurs pour l’édition 2015.
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BENETEAU
FOUNTAINE PAJOT