Mayotte: depuis le 15 mars, 597 éloignements et départs volontaires (préfecture)

La lutte contre l’immigration clandestine, en majorité d’origine comorienne, fait partie des principales revendications du mouvement de contestation populaire qui bloque depuis plus d’un mois la circulation dans l’ile.

Faisant le point sur les engagements de la ministre des Outre-mer Annick Girardin depuis sa venue sur le territoire la semaine dernière, la préfecture a indiqué qu' »une première mission de préfiguration de la coordination de la lutte contre l’immigration clandestine est d’ores et déjà conduite sur le territoire » et que « de nouvelles méthodes d’actions sont mises en oeuvre pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine ».

Des opérations de sécurisation et de contrôle des personnes en situation irrégulière se sont multipliées ces derniers jours à Mayotte. Selon le dernier bilan de la préfecture, les forces de l’ordre ont effectué depuis jeudi dernier « 512 interpellations qui ont conduit à 597 éloignements et départs volontaires ».

Des opérations d’expulsions de personnes présumées clandestines ont été orchestrées depuis quelques jours par la population mahoraise, qui les emmènent ensuite à la gendarmerie.

La gendarmerie, qui a démenti collaborer avec « ces pseudo-milices », a indiqué à l’AFP que des étrangers se « réfugiaient à la brigade en se présentant comme clandestins ».

La Cimade a confirmé des opérations d’expulsions contraintes par les villageois, mais aussi des départs volontaires de gens qui craignent pour leur vie. « Certains ont pris directement des billets d’avions », a indiqué à l’AFP, Solène Dia, chargée de mission.

Autre engagement de la ministre, la préfecture précise aussi que le Malin, bâtiment de la Marine nationale, a été relevé par un autre navire, le Champlain, « permettant ainsi la présence d’un navire patrouilleur militaire pour renforcer les capacités de surveillance en haute mer ».

Dans un autre communiqué, la préfecture fait état des difficultés rencontrés sur le terrain par les services de santé pour circuler du fait des barrages, érigés depuis un mois par l’intersyndicale et le collectif de citoyens qui portent le mouvement social. « La situation sanitaire de l’île est de plus en plus préoccupante », explique la préfecture.

Selon l’hôpital de Mayotte, deux cas de décès d’enfants, « plus ou moins liés » à la difficulté de circuler, ont été recensés.

L’Agence Régionale de Santé a trouvé un accord avec les organisateurs du mouvement pour « assurer le passage des véhicules d’urgence, ambulances, professionnels de santé et produits nécessaires aux soins (médicaments, repas…) », explique la préfecture, qui note que « toutefois certains véhicules (…) n’ont pas pu franchir des barrages situés sur les itinéraires qui ont fait l’objet de l’accord ».

Elle appelle les manifestants « à faire preuve de bon sens, de responsabilité et de compassion ».

De leur côté, l’intersyndicale et le collectif de citoyens ont écrit mercredi à Edouard Philippe pour exiger une nouvelle fois « l’ouverture de négociations avec des personnes mandatées », demandant qu' »en plus des mesures d’urgences et sécuritaires », l’Etat s’engage « sur le financement des plans de rattrapage (éducation, santé, logement, transport…) ».

Demandant un « dialogue franc, sur la base de véritables engagements financiers (…) et non sur la base de la simple confiance », ils jugent « insuffisantes » les mesures annoncées par la ministre, et regrettent que les élus de Mayotte, « dans une incohérence totale », se soient « positionnés favorablement » pour celles-ci.

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