La Malaisie a annoncé qu’il s’agissait bien d’un flaperon appartenant à l’avion disparu mystérieusement le 8 mars après avoir décollé de Kuala Lumpur à destination de Pékin avec 239 personnes à bord.
De quelle manière l’examen du débris pourra-t-elle expliquer la disparition de l’avion?
L’état relativement bon du flaperon, disent les spécialistes, sera un indicateur précieux. Les enquêteurs pourront peut-être déterminer la manière dont laquelle le débris s’est détaché et donc comment il est rentré dans l’océan, ainsi que la violence de l’impact. Les crustacés présents sur la pièce pourraient aussi dire son cheminement dans l’eau.
Pour le spécialiste australien Neil Hansford, le flaperon est en assez bonne condition hormis quelques laminages, ce qui pourrait être le signe d’un accident de « type contrôlé ». L’appareil aurait touché l’eau après avoir épuisé ses réserves de carburant plutôt que s’être abîmé avec violence.
D’autres débris peuvent-ils encore flotter à la surface de l’océan?
Le Premier ministre australien adjoint Warren Truss et le Bureau australien de la sécurité des Transports, qui dirige les opérations de recherches, le disent: les simulations de dérive fondées sur les courants océaniques menées par l’Agence nationale australienne pour la science (CSIRO) montrent que si débris il y a, ils pourraient flotter n’importe où à la surface du vaste océan Indien. Pour Neil Hansford, l’autre flaperon, une pièce constituée de fibre de carbone, pourrait aussi errer à la surface de la mer. Ronald Bishop, responsable du programme de l’aviation à l’Université centrale du Queensland souligne qu’à tout le moins, la découverte de la Réunion va pousser les autorités à faire davantage attention à ce qui échoue sur les plages de l’île.
Le flaperon peut-il donner une indication sur la principale zone de débris?
Gerry Soejatman, spécialiste de l’aviation de Jakarta, dit qu’il s’agit d’un encouragement pour les autorités, d’une preuve qu’elles cherchent au bon endroit. Les simulations australiennes confirment que les débris ont pu atterrir entre autres à La Réunion. Mais, d’éventuelles simulations à rebours pour remonter jusqu’à l’origine du point de chute sont quasiment impossibles, observent les autorités australiennes, qui se disent cependant certaines que les recherches actuelles se concentrent au bon endroit.
La découverte à La Réunion nous rapproche-t-elle de la résolution de l’une des plus grandes énigmes de l’aviation?
Les spécialistes sont très prudents quant à l’éventualité d’expliquer les origines du mystère. Pour Neil Hansford par exemple, il s’agit bien d’une preuve que le MH370 a plongé dans le sud de l’océan Indien, mais dire pourquoi il s’est abîmé de la sorte ne sera possible que si les boîtes noires sont retrouvées. Et Ronald Bishop de souligner qu’il a fallu plus de 70 ans pour retrouver l’épave du Titanic, qui avait sombré en 1912 dans l’Atlantique.
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MAS – MALAYSIAN AIRLINE SYSTEM (MALAYSIA AIRLINES)




