Migrants en Méditerranée: la politique européenne a “créé un marché pour les passeurs” (étude)

“Sur les 25 dernières années, les pays européens ont harmonisé leurs politiques migratoires, les rendant plus strictes”, a exliqué à l’AFP Thomas Spijkerboer, spécialiste du droit des migrants à l’université libre d’Amsterdam.

“Sur la même période, nous avons vu le nombre de morts (répertoriées, ndlr) augmenter de manière constante”, a ajouté M. Spijkerboer : “nous pensons que les deux sont liés”.

Ce dernier a dirigé une étude sur le nombre de migrants essayant d’arriver par la mer et dont les corps ont été retrouvés par les autorités en Grèce, à Malte, en Italie, à Gibraltar et en Espagne sur la période 1990-2013.

“Au lieu de rendre la migration impossible, les politiques migratoires restrictives ont créé un marché pour les passeurs”, a-t-il soutenu : “en réponse au nombre accru de patrouilles navales, les passeurs utilisent maintenant des routes plus longues et des bateaux plus vieux, ce qui rend la traversée plus dangereuse”.

L’étude a décompté 3.188 morts, un nombre bien en-deçà des estimations généralement avancées qui est dû à la méthode de calcul.

Les autorités européennes tentent actuellement de répondre au problème des dizaines de milliers de migrants qui tentent chaque année de traverser la Méditerranée depuis les côtes africaines.

Quelque 1.800 personnes sont mortes dans des naufrages depuis le début de l’année,selon l’Organisation internationale des migrations.

L’Europe souhaite notamment mettre en place une opération militaire controversée.

“Les politiques européennes sont basées sur une vision étroite”, a regretté M. Spijkerboer : “elles ne semblent pas fonctionner (…) et pourtant, le législateur ne prend pas de recul pour réfléchir, mais intensifie sa politique”.

Voir les autres articles de la catégorie

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.

5 MOIS EN ANTARCTIQUE