Le naufrage s’est produit au large d’Hardelot, près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Le canot, qui était surveillé par un patrouilleur des Affaires Maritimes, s’est disloqué « suite à la perte du tableau arrière où était fixé le moteur », rapporte la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
Treize migrants ont d’abord été secourus par le patrouilleur « dont une personne déclarée décédée par le médecin du SMUR », puis les autres passagers ont été récupérés par un remorqueur de sauvetage. Un hélicoptère de la Marine nationale a également été mobilisé.
Soixante-huit personnes ont été secourues lors de cette opération, dont « certaines victimes de brûlures et d’hypothermie », a indiqué la Premar à l’AFP.
La préfecture du Pas-de-Calais a décompté six blessés.
En l’espace de 24 heures, dimanche et lundi matin, 192 personnes au total ont été secourues dans la Manche, sur ce canot et trois autres, selon la Premar, signe d’un important nombre de départs à la faveur d’une fenêtre météorologique jugée favorable.
Sur l’une de ces embarcations qui était « surchargée », une partie des passagers a demandé assistance et certains se sont jetés à la mer. Quarante-cinq personnes dont « plusieurs blessés » ont été ramenées à terre, les autres passagers poursuivant leur route vers l’Angleterre.
En incluant la personne décédée lundi, au moins onze migrants sont morts depuis début 2025 en essayant de rejoindre l’Angleterre à bord de small boats, ces embarcations clandestines précaires souvent surchargées.
« Malheureusement nous sommes impuissants, nous les maires, face à de tels drames », a déploré sur Facebook Olivier Barbarin, maire du Portel, commune proche de Boulogne-sur-Mer.
En 2024, selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), 78 migrants sont morts dans ces dangereuses traversées, un record depuis le début en 2018 de ce phénomène. De janvier à décembre 2024, plus de 36.800 personnes sont arrivées au Royaume-Uni sur des embarcations de fortune, soit 25% de plus qu’en 2023.
Sous pression pour endiguer ces traversées, le gouvernement travailliste britannique de Keir Starmer a dévoilé lundi une feuille de route pour « reprendre enfin le contrôle » des frontières du pays. « Tous les domaines du système d’immigration, y compris (les visas) de travail, de regroupement familial, d’étude, seront renforcés afin que nous puissions mieux les contrôler », a assuré le Premier ministre.
Célestin Pichaud, un des coordinateurs de l’association Utopia 56 sur le littoral, a appelé à ce que « le droit international et le droit à l’asile soient respectés, (…) peu importe comment le demandeur est arrivé sur le territoire ».
Il déplore une politique à la frontière franco-britannique « très orientée sur la répression » qui ne dissuade pas les exilés de tenter la traversée mais les amène selon lui à prendre plus de risques.