« Le gouvernement, me semble-t-il, a géré au mieux qu’il était possible une situation difficile, en préservant nos intérêts diplomatiques et financiers », a déclaré le ministre des Affaires étrangères aux députés, qui doivent donner leur feu vert à cet accord franco-russe lié à la cessation de « la coopération dans la construction de bâtiments de projection et de commandement ».
Le chef de la diplomatie n’a cependant pas donné de chiffres, alors que la droite juge sous-estimée la facture annoncée par l’exécutif.
En vertu d’un accord conclu le 5 août entre Paris et Moscou après huit mois d’intenses négociations, le gouvernement français a annoncé le versement aux autorités russes d’une somme légèrement inférieure à un milliard d’euros, correspondant aux avances versées par la Russie pour l’acquisition des deux navires, dont le prix d’achat s’élevait à 1,2 milliard d’euros. Quelque 949,7 millions ont déjà été versés par la Banque de France à la Banque centrale russe.
Le total des indemnisations à verser au constructeur des navires, le groupe DCNS, devrait grimper à 1,1 milliard (frais de gardiennage et de maintien en état opérationnel), a récemment indiqué le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Louis Gautier, lors d’auditions parlementaires à huis clos. Le coût final pour le budget de l’Etat dépendra du montant de l’éventuelle revente des bâtiments.
La décision de vente des Mistral, qui remonte à 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, relevait déjà « d’un pari risqué », a estimé M. Fabius, qui a rappelé notamment la crise ukrainienne et « l’annexion illégale de la Crimée » depuis.
Le « règlement à l’amiable » qui a été négocié l’a été « en pleine indépendance » et « dans un esprit de responsabilité » de la France, a affirmé le locataire du Quai d’Orsay. Sans cela, « que serait-il advenu de notre légitimité » dans les discussions sur l’Ukraine, et quelle « crédibilité auprès de nos partenaires européens », a interrogé le ministre.
Il a rejeté les accusations de l’opposition d’avoir cédé à la pression des Etats-Unis, et a assuré que cette annulation ne portait « aucune atteinte » aux ventes d’armement par la France. « Le montant des ventes d’armement n’a jamais été aussi élevé que cette année », a-t-il lancé.




