MyFerryLink: inquiétude des élus et des salariés après la décision britannique

“On va être attentif à ce que va faire l’actionnaire principal (Eurotunnel, ndlr), car il ne faut pas qu’il nous lâche”, a déclaré à l’AFP Eric Vercoutre, secrétaire du comité d’entreprise et secrétaire du syndicat maritime nord.

“On ne doit pas se retrouver dans les mains de low-cost qui casseraient notre projet alors qu’on a mis tout notre coeur et notre savoir faire”, a-t-il dit, ajoutant “qu’il n’était pas normal d’empêcher des Européens de travailler dans un autre port européen”.

Le Tribunal d’appel de la Concurrence (CAT) britannique a rejeté un appel d’Eurotunnel et confirmé une décision du 27 juin selon laquelle le groupe ne doit plus être autorisé à exploiter le service de MyFerryLink depuis Douvres. L’autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) avait estimé que MyFerryLink devait être indépendante d’Eurotunnel, exploitant du tunnel sous la Manche.

Didier Cappelle, président du conseil de surveillance de la Scop (Société coopérative et participative) MyFerryLink, s’est dit également “extrêmement déçu”. “Mais ce n’est pas l’abattement, et les ex-SeaFrance sont habitués à se battre”, a-t-il déclaré.

“Nous voulons faire confiance au gouvernement pour trouver des solutions le moment venu et peut-être pour un autre montage juridique que celui qui est là aujourd’hui. L’avantage que l’on a est que la décision n’est pas suspensive”, a-t-il noté.

Les élus de droite comme de gauche ont également regretté la décision de justice venue d’Outre-Manche.

“La décision négative de la CAT vient contrarier sur le terrain des arguments juridiques une réalité économique du pavillon français et un modèle économique innovant et solidaire”, a estimé Frédéric Cuvillier, député-maire socialiste de Boulogne-sur-Mer et ancien ministre de la Mer, dans un communiqué.

“J’appelle de mes voeux la mise en place d’une commission intergouvernementale permettant d’aboutir à des solutions respectueuses de la liberté d’entreprendre et du droit d’accès aux ports Transmanche”, a-t-il ajouté

La sénatrice-maire UMP de Calais, Nathalie Bouchart, a également confié sa “déception” à un correspondant de l’AFP.

“Après toute l’énergie déployée pour appuyer la compagnie et ses 650 emplois, j’ai vraiment le sentiment que la Grande-Bretagne méprise le Calaisis (…). Je déplore vivement l’absence totale du gouvernement français dans cette affaire”, a-t-elle estimé.

mas/pm/etr

GROUPE EUROTUNNEL

DFDS

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