Le texte sera rendu public jeudi à 13H00. Le conseil de surveillance de la Scop Sea France, qui exploite la compagnie maritime, Eurotunnel, propriétaire des bateaux, et le groupe danois DFDS, qui veut les reprendre, devront répondre à cette proposition lors d’une réunion programmée lundi.
C’est un protocole « en dix points » que le ministère doit adresser mercredi soir aux acteurs du dossier MyFerryLink, afin de sortir de la crise qui secoue la compagnie de ferries de Calais depuis de longues semaines, a déclaré à un correspondant de l’AFP le secrétaire général du Syndicat maritime Nord (SMN) ultra-majoritaire, Eric Vercoutre.
Il s’exprimait à l’issue d’une réunion à Paris, au ministère des Transports, lors de laquelle les acteurs n’ont pas réussi à se mettre d’accord.
« L’engagement c’est qu’elle doit être signée en l’état par tous », a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait tout de même « encore des marges de manoeuvre entre les différentes parties ».
Selon une source proche du dossier, cette proposition doit comporter notamment un volet sur l’emploi.
Aucun des acteurs ne souhaitait toutefois détailler le contenu de l’offre.
« DFDS entend participer activement et de façon constructive au processus initié par le secrétaire d’Etat », a indiqué sans plus de détails un porte-parole de la compagnie rivale de MyFerryLink.
Jeudi à 10H30, le tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer devait se pencher sur la situation de la Scop SeaFrance, qui exploite MyFerryLink, lors d’une audience où une liquidation judiciaire n’était pas exclue.
Mais avec ce nouveau développement, cette audience « pourrait être repoussée à une date ultérieure », selon Eric Vercoutre.
Il a d’ailleurs annoncé la tenue dès 11H00 d’une assemblée générale à Calais avec les marins grévistes, sans doute pour qu’ils puissent se prononcer sur cette offre.
Les 600 marins de la Scop sont dans l’expectative depuis que le propriétaire des bateaux, Eurotunnel, a annoncé son intention de louer deux des trois navires à leur concurrent DFDS, qui s’est engagé à acheter les navires à terme, selon Eurotunnel.
La Scop SeaFrance est en conflit avec Eurotunnel, qui lui louait des bateaux via sa compagnie maritime MyFerryLink. Celle-ci, après des décisions britanniques interdisant à la compagnie de traverser le détroit, a mis fin aux contrats, et le groupe a décidé dans la foulée de louer deux de ses trois bateaux à l’un de ses anciens concurrents, DFDS.
DFDS a déposé une offre prévoyant la reprise de 202 emplois. Eurotunnel prévoit de son côté, de conserver 120 employés pour l’exploitation du troisième bateau. Soit 322 personnes sur 645 salariés, selon la Scop, 472 personnes en CDI, selon Eurotunnel.
« J’appelle à une solution qui me paraît tout à fait acceptable: une société en liquidation dont les trois quarts des effectifs peuvent être repris, c’est, je crois, assez rare », a déclaré mercredi matin le PDG d’Eurotunnel Jacques Gounon lors de la présentation des résultats semestriels du groupe.
Depuis début juillet, les marins de la Scop ont multiplié les actions coups de poing, bloquant le port de Calais et des milliers de camions, allant jusqu’à paralyser ponctuellement le trafic des navettes Eurotunnel, ainsi que des trains Eurostar.
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