« J’appelle à une solution qui me paraît tout à fait acceptable: une société en liquidation dont les trois quarts des effectifs peuvent être repris, c’est, je crois, assez rare », a déclaré Jacques Gounon lors de la présentation des résultats semestriels du groupe.
La Scop SeaFrance est en conflit avec Eurotunnel, qui lui louait des bateaux via sa compagnie maritime MyFerryLink. Celle-ci, après des décisions britanniques interdisant à la compagnie de traverser le détroit, a mis fin aux contrats, et le groupe a décidé dans la foulée de louer deux de ses trois bateaux à l’un de ses anciens concurrents, DFDS.
DFDS a déposé une offre prévoyant la reprise de 202 emplois. Eurotunnel prévoit de son côté, de conserver 120 employés pour l’exploitation du troisième bateau. Soit 322 personnes sur 645 salariés, selon la Scop, 472 personnes en CDI, selon Eurotunnel.
Lors d’une réunion en présence des différents acteurs, lundi au secrétariat d’Etat aux Transports, « DFDS était présent, personne ne s’est soucié de demander (…) s’il pouvait améliorer son offre d’emploi », a déploré Jacques Gounon, car « la Scop SeaFrance était dans une logique consistant à demander à ce que les contrats de location avec DFDS soient annulés, et qu’Eurotunnel soit forcé (…) à continuer l’exploitation des navires avec la Scop SeaFrance ».
Une deuxième réunion doit avoir lieu mercredi.
Selon Jacques Gounon, « on est dans un schéma assez classique de rapport de force, dans lequel les pouvoirs publics n’ont pas aujourd’hui, me semble-t-il, la meilleure position ».
MyFerryLink a réalisé un chiffre d’affaires de 52,1 millions d’euros au premier semestre (+33,2%), mais perd de l’argent.
« La Scop SeaFrance nous doit des pénalités pour non-restitution des navires », a détaillé Jacques Gounon. La Scop proteste, de son côté, contre le refus d’Eurotunnel d’honorer des créances à l’égard de la Scop, à hauteur de 6,2 millions d’euros, rendant impossible le versement des salaires en juillet.
Pour Jacques Gounon, « Groupe Eurotunnel a clairement exercé sa responsabilité sociale, en permettant de maintenir pendant trois ans une activité qui lui a coûté de l’argent, mais qui a été extrêmement bénéfique au plan local, et j’aimerais qu’à un moment donné ça soit reconnu par les publics locaux ».
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