« Comme les offres ne sont pas satisfaisantes, je vais proposer une deuxième phase, pour approfondir les morceaux de reprise que nous avons reçues, pour la mi-mai », a dit M. Gounon lors d’un point presse à l’issue de l’assemblée générale d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais).
« Ce qui est certain, c’est qu’il nous est interdit d’opérer après le 2 juillet de cette année, c’est une imposition de la concurrence britannique », a-t-il ajouté, précisant que les offres étaient insuffisantes « sur l’emploi », justifiant « un deuxième round ».
Le 9 janvier, le tribunal d’appel de la concurrence (CAT) britannique avait rejeté un appel d’Eurotunnel et confirmé une décision du 27 juin 2014 selon laquelle le groupe ne devait plus être autorisé à exploiter le service de MyFerryLink depuis Douvres, en Angleterre.
L’autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) avait estimé que MyFerryLink devait être indépendante d’Eurotunnel, exploitant du tunnel sous la Manche, pour éviter une situation de quasi monopole et de distorsion au détriment des autres transporteurs maritimes, le Danois DFDS et le Britannique P&O.
En conséquence, Eurotunnel doit trouver un repreneur pour MyFerryLink. M. Gounon a regretté mercredi la décision de la justice britannique, alors que « MyFerryLink avait trouvé sa place et fait un excellent travail ».
Par ailleurs une trentaine de manifestants, certains brandissant des drapeaux du syndicat FO, s’étaient rassemblés devant l’immeuble où se tenait l’assemblée générale, pour protester contre le recours déposé par Jacques Gounon contre le projet Calais 2015, a constaté un journaliste de l’AFP.
La Société d’exploitation des ports du détroit a de son côté déploré dans un communiqué que « seul contre tous, le PDG d’Eurotunnel est entré dans une démarche vaine, visant ouvertement à annihiler toute concurrence et à torpiller tout investissement public dont sa société ne serait pas directement bénéficiaire ».
Le 21 avril, le groupe Eurotunnel avait déposé au tribunal administratif de Lille un recours contre la concession des ports de Calais et Boulogne-sur-mer sous la bannière « Calais 2015 ».
Ce projet, d’un montant de 650 millions d’euros, doit notamment permettre la création dans le port de Calais d’une nouvelle digue de trois km, un bassin de 90 hectares, 44 ha de nouveaux terre-pleins gagnés sur la mer, et des infrastructures intermodales rail-route-mer.
« La commission européenne subventionne la construction d’un terminal de fret ferroviaire sur le port de Calais, ça me paraît schizophrénique et illogique: on nous demande de faire passer plus de trains dans le tunnel mais de faire en sorte que ces trains débarquent leurs marchandises sur le port de Calais pour être ensuite transférés sur des ferries », a regretté M. Gounon.
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