Ma Jisheng a quitté l’Islande le 27 janvier, sans que Reykjavik soit informé. Depuis cette date, il n’y est pas revenu, et l’ambassade de Chine fonctionne sans ambassadeur.
Des médias islandais ont affirmé que l’ambassadeur avait « disparu », un terme que la diplomatie islandaise n’a pas employé.
Selon le journal Ming Pao, Ma Jisheng et son épouse Zhong Yue ont été incarcérés au début de l’année, soupçonnés d’espionnage au profit du Japon, pays dans lequel le diplomate avait été en poste auparavant.
Après des demandes répétées pour connaître le sort du diplomate, le gouvernement islandais s’est vu répondre que l’intéressé ne reviendrait pas à son poste « pour des raisons personnelles », a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Urdur Gunnarsdottir.
L’ambassade de Chine à Reykjavik et le ministère chinois des Affaires étrangères se refusaient à tout commentaire.
Le site internet du ministère laissait un blanc à la place du nom de l’ambassadeur, a constaté l’AFP mercredi.
La Société culturelle sino-islandaise (KIM) de Reykjavik voulait honorer Ma Jisheng, dès son retour, pour sa contribution aux bonnes relations entre les deux pays mais n’a pas pu le faire.
Son président Arnthor Helgasson a dit au quotidien islandais DV avoir demandé, sans succès jusqu’ici, l’aide de l’ambassade d’Islande à Pékin pour le retrouver.
L’Islande et la Chine ont de bonnes relations diplomatiques. Elle est le seul pays européen à avoir signé avec Pékin un accord de libre-échange, en avril 2013, et est vue par la Chine comme un pays stratégique dans sa tentative de développer la route maritime vers l’Europe via l’Arctique.