« Nous avons recencé jusqu’à présent 21 corps de migrants éthiopiens, morts dans le naufrage d’une embarcation dans la nuit de vendredi à samedi au large d’Al-Makha », une ville portuaire du Yémen, a déclaré à l’AFP un porte-parole du bureau du HCR à Sanaa, Jamal al-Najjar.
« Des recherches se poursuivent pour la recherche d’éventuelles autres victimes », a-t-il ajouté.
Le HCR n’a pas confirmé le chiffre de 70 morts donné dimanche soir par le ministère yéménite de l’Intérieur sur son site internet.
Ces migrants clandestins éthiopiens se sont noyés lorsque l’embarcation qui les transportait en provenance de la Corne de l’Afrique a chaviré au large d’Al-Makha, à l’entrée de la mer Rouge, près du détroit de Bab al-Mandeb. Ce naufrage a été causé par de mauvaises conditions climatiques, a indiqué le ministère.
Le propriétaire de l’embarcation, Ahmed Salem al-Hilali, connu pour être un trafiquant, était recherché par les services de sécurité, a ajouté le ministère.
Les accidents mortels sont fréquents pour les migrants africains, principalement des Ethiopiens et des Somaliens fuyant la pauvreté ou les violences, qui tentent de rejoindre le Yémen pour se rendre dans d’autres pays comme l’Arabie saoudite, riche pays pétrolier.
Le 31 mai, 60 migrants somaliens et éthiopiens, ainsi que deux Yéménites membres d’équipage, s’étaient noyés au large des côtes yéménites dans le naufrage de leur embarcation.
En octobre, le HCR avait indiqué que le nombre de migrants et de demandeurs d’asile de la région ayant perdu la vie en tentant d’arriver au Yémen en 2014 était le plus élevé depuis des années, dépassant le nombre cumulé des victimes recensées en 2011, 2012 et 2013.
« Depuis le début de cette année et jusqu’à la fin du mois d’octobre, 205 migrants africains sont morts au large du Yémen », a précisé le porte-parole du HCR à Sanaa.
Au cours des cinq dernières années, plus de 500.000 personnes, principalement des Somaliens, des Ethiopiens et des Erythréens, ont rejoint le Yémen via le golfe d’Aden et la mer Rouge, en embarquant souvent sur des navires surchargés.
Le Yémen accueillerait jusqu’à deux millions de migrants, en grande majorité infiltrés illégalement, selon des estimations non officielles couramment citées par des experts et des associations humanitaires.
Mais selon des statistiques du HCR, 245.000 réfugiés se trouvent dans le pays, dont plus de 230.000 originaires de la Somalie, les autres provenant d’Ethiopie, d’Erythrée mais aussi d’Irak et de Syrie, deux pays arabes théâtres de conflits armés ayant poussé une partie de la population à chercher refuge à l’étranger.