« Je suis arrivé à Taloyoak, un minuscule village inuit, au nord du Nunavut », a expliqué Charles Hedrich mardi à l’AFP, par téléphone satellitaire, repoussant donc à l’été 2015 la fin d’une expédition entamée le 2 juillet 2013 depuis le petit bourg de Wales, en Alaska (Etats-Unis), dans le détroit de Béring.
Rameur aguerri, auteur en 2012 du premier aller aller-retour en solo sur l’Atlantique, exploit réalisé en 141 jours, cet ex-homme d’affaires reconverti en aventurier multicartes avait suspendu une première fois sa tentative en septembre 2013, après avoir parcouru près de 3.000 des 6.000 km de son défi un peu fou. Il avait alors laissé son embarcation à l’hivernage dans le village de Tuktoyaktuk, au Canada, aux confins du fleuve Mackenzie et de la mer de Beaufort.
Après avoir parcouru 2.000 km de plus cet été, depuis le 12 juillet, entre Tuktoyaktuk et Taloyoak, Charles Hedrich est désormais à 1.000 km à peine du but, Pond Inlet, dans le détroit de Davis, à l’entrée de la mer de Baffin et de l’Atlantique.
« Si j’avais pu boucler ma tentative en deux saisons, j’aurais préféré, je ne vais pas le nier », a concédé ce Lyonnais de 56 ans: « Mais l’objectif principal reste de relier en solitaire à la rame les détroits de Béring et de Davis, et que ce soit en deux fois ou en trois fois, c’est pareil. Sauf incident extraordinaire l’été prochain, c’est quasiment fait! »
Le premier marin à avoir relié Pacifique et Atlantique via le Passage Nord-Ouest est Roald Amundsen. A bord du Gjoa, le Norvégien avait mis trois saisons, de 1903 à 1906, pour boucler son périple.