Le groupe français de services maritimes parapétroliers a accusé une perte nette de 4,8 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année, contre un bénéfice net de 14,4 millions d’euros un an plus tôt, selon un communiqué publié mercredi.
Le résultat opérationnel (Ebit) a été divisé par plus de deux à 40,7 millions d’euros, principalement en raison de l’augmentation du coût de location de ses navires.
Bourbon est engagé dans un programme de cession de bateaux de 2,5 milliards de dollars, dont il garde l’usage en les relouant sur une longue durée, afin d’accélérer son désendettement et dégager des marges de manoeuvre financières pour assurer son développement futur.
Le groupe a déjà vendu pour 1,3 milliard de dollars de navires et compte poursuivre son programme jusqu’en 2015.
Ces cessions lui ont permis de réduire sa dette nette de 556 millions d’euros en un an, pour la ramener à 1,59 milliard d’euros à la fin juin.
« Le parti-pris de Bourbon de se désendetter fortement passe par le paiement de loyers qui, à court terme, vont certes venir grever les bénéfices du groupe, mais surtout donner au groupe les moyens nécessaires pour réaliser ses ambitions fortes », a déclaré le directeur général délégué finance, Laurent Renard, lors d’une conférence téléphonique.
Bourbon, détenu à 55,81% par la holding familiale Jaccar Holdings à l’issue d’une OPA lancée ce printemps, présentera ses perspectives de moyen terme au premier semestre de l’année prochaine.
L’ancien groupe sucrier, reconverti dans les services pétroliers, a également souffert au premier semestre d’un ralentissement d’activité des marchés pétroliers offshore, dû aux réductions de coûts des compagnies pétrolières et gazières et aux retards sur certains projets.
« Malgré un niveau du baril du brut stable au cours des dernières années, les compagnies pétrolières devraient poursuivre leurs efforts de réduction des coûts et être plus sélectives dans les décisions d’investissement », a expliqué le directeur général Christian Lefèvre.
L’offshore profond est davantage touché que l’offshore continental, c’est-à-dire à proximité des côtes, où les projets sont plus rentables et moins complexes techniquement.
« Dans l’offshore profond, des projets ont été retardés » à cause de contraintes techniques, opérationnelles ou géopolitiques, a expliqué le dirigeant.
« Mais cela ne remet pas en question les projets, et ils se font », a-t-il nuancé, en soulignant l’absence de reports « pour des raisons budgétaires ».
La flotte de Bourbon, en propre ou louée, est passée de 472 à 501 navires sur un an.
Le groupe a ainsi pu afficher un chiffre d’affaires en légère croissance de 1,5% à 657,7 millions d’euros même si son taux moyen d’utilisation de ses navires, indicateur clé de performance, s’est légèrement replié, de 1,9 point (à 81,5%).
A taux de change constants, l’activité a progressé de 8,9%, permettant au groupe de se projeter dans le bas de la fourchette de son objectif de croissance de 8 à 10% cette année, a indiqué M. Lefèvre.
Bourbon espère aussi pouvoir « maintenir, voire améliorer » le taux de marge d’Ebitdar (excédent brut d’exploitation avant loyers et plus-values), resté stable à 34,4% au premier semestre grâce à la standardisation de la flotte qui a permis une « bonne maîtrise des coûts ». Cela a partiellement permis de corriger de la faiblesse du billet vert.
Concernant la présence du virus Ebola au Nigeria, où Bourbon opère, le groupe a dit rester « très attentif » mais n’avoir pas subi de « perturbation significative » de ses opérations « pour l’instant ».
mpa/fga/pb
BOURBON