« Toutes les forces armées ont le droit de conduire des exercices militaires », a dit le colonel Michael Logico, porte-parole philippin de l’opération baptisée Balikatan, qui signifie « côte à côte » en philippin. « Cela fait vraiment partie de notre état de préparation au combat », a-t-il ajouté.
Ces exercices annuels, prévus du 11 au 28 avril, comprendront pour la première fois des tirs à balles réelles dans la mer de Chine méridionale et une simulation de défense d’un îlot philippin situé à près de 300 kilomètres au sud de Taïwan.
Les manoeuvres impliqueront 17.680 soldats (environ 12.000 Américains et 5.000 Philippins ainsi que 111 Australiens), soit environ deux fois plus qu’en 2022, a indiqué M. Logico. Un responsable américain a confirmé ces chiffres.
La montée des tensions autour de Taïwan, île que Pékin considère comme faisant partie de la Chine, et la construction de nouvelles bases en mer de Chine méridionale ont renforcé le partenariat entre Washington et à Manille, sous l’égide d’un traité de défense mutuelle.
Pour la première fois, des frégates des marines philippine et américaine tireront en direction de la mer de Chine méridionale depuis les eaux de la province de Zambales, au nord de Manille, a déclaré M. Logico. Les précédents exercices de tirs réels se déroulaient sur terre.
Les deux alliés organiseront également de manière inédite un débarquement amphibie sur l’île occidentale de Palawan, la partie de l’archipel philippin la plus proche des îles Spratleys, revendiquées par Pékin.
L’un des exercices prévoit en outre l’atterrissage d’hélicoptères militaires sur l’île de Calayan, à l’extrémité nord de l’île principale de Luzon.
Les Américains utiliseront par ailleurs leurs missiles Patriot, considérés comme l’un des meilleurs systèmes de défense aérienne au monde, et le système de roquettes de précision HIMARS.
Cette annonce intervient moins de six semaines après que Manille et Washington ont décidé de relancer les patrouilles conjointes en mer de Chine méridionale et ont conclu un accord permettant aux troupes américaines d’accéder à quatre bases militaires supplémentaires dans le pays d’Asie du Sud-Est.
Manille et Washington tentent de retisser des liens qui s’étaient distendus sous la présidence de Rodrigo Duterte, le prédécesseur de Ferdinand Marcos, au pouvoir depuis juin 2022.
M. Marcos assure qu’il ne laissera pas la Chine grignoter la zone maritime des Philippines, alors que M. Duterte rechignait à critiquer Pékin.