Le 24 août, l’Ocean Viking avait été « la cible d’une attaque d’une extrême violence menée par des garde-côtes libyens dans les eaux internationales », rappelle dans un communiqué l’ONG, qui précise que « plus de 100 balles ont été tirées en direction du navire et des personnes à son bord ».
Au moment de l’attaque, qui n’a pas fait de blessé, l’Ocean Viking – qui effectue des missions de sauvetage de migrants – avait à son bord 87 personnes secourues la nuit précédente et 34 membres d’équipage.
« Le dépôt d’une plainte contre X est nécessaire pour mettre au jour les circonstances de cette attaque d’une gravité exceptionnelle et faire apparaître les responsabilités pénales de ceux qui, en fournissant les moyens matériels aux garde-côtes libyens, l’ont rendue possible », a expliqué à l’AFP Me Marie Geoffroy, avocate des sept membres d’équipage français.
« Le bateau patrouilleur sur lequel se trouvaient les tireurs a été offert aux garde-côtes libyens dans le cadre d’un programme financé par l’Union Européenne, alors même que des violences avaient déjà été commises par les garde-côtes libyens, contre les ONG de sauvetage en mer », a-t-elle souligné.
Fin août, SOS Méditerranée avait affirmé que « le patrouilleur utilisé lors de l’incident avait été offert par l’Italie en 2023 dans le cadre du programme européen Support to Integrated Border and Migration Management in Libya (SIBMMIL) ».
Après une première plainte déposée le 5 septembre auprès du parquet de Syracuse en Italie, cette seconde plainte, devant le parquet de Marseille où se situe le siège de SOS Méditerranée, « vise à faire reconnaître la responsabilité de la chaîne de commandement au sein de la Garde côtière libyenne », écrit l’organisation dans son communiqué. « Elle entend également amener la justice à se prononcer sur la possible responsabilité des institutions et des États européens qui continuent de financer, former et équiper ces forces, en toute connaissance de leurs pratiques violentes », ajoute-elle.
« Il n’est pas acceptable que l’UE finance et cautionne la violence des garde-côtes libyens envers des personnes qui sont prises au piège en Libye, des interceptions brutales et des retours forcés vers l’enfer libyen et les attaques en mer contre les humanitaires », déclare Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, citée dans le communiqué.