Pollution de l’air dans les ports méditerranéens, problème de santé majeur, selon des élus

Air Paca, l’organisme de surveillance de l’air dans la région qui organisait cette “Journée méditerranéenne de l’air”, a établi que 5 à 10% des particules en suspension d’une ville portuaire comme Marseille provenaient des bateaux.

“On a une responsabilité morale sur ce qui se passe aujourd’hui dans nos ports”, a déclaré Saïd Ahamada, député LREM des Bouches-du-Rhône, dénonçant “un problème de santé majeur, comparable à l’amiante”. “On pourrait imposer qu’on passe à 0,1% d’émission de soufre de manière rapide et permanente”, a-t-il plaidé.

En France, la réglementation impose à tous les navires des carburants à teneur en soufre inférieure à 0,1% uniquement lorsqu’ils sont à quai, alors que cette norme est valable en permanence en mer du Nord.

Pour Fabiana Giovannini, élue du parti nationaliste Pé a Corsica à l’Assemblée de Corse en charge de l’aménagement du territoire, “il y a des inégalités qui tuent. Les gens qui subissent ces nuisances ne peuvent pas comprendre que ce qui se fait en Europe du Nord ne soit pas possible en Méditerranée”.

“Aujourd’hui, on pense que ce facteur a été sous-estimé”, a reconnu Dominique Robin, directeur d’Air Paca, estimant plutôt que “10 à 20% de la pollution sont dus au trafic maritime”.

C’est à quai que les navires polluent le plus, les émissions d’un seul bâtiment représentant alors “entre 10.000 et 30.000 véhicules”, a-t-il souligné . En phase de propulsion, ce chiffre est multiplié par “5 ou 6”, “presque l’équivalent d’une autoroute”, a commenté M. Robin.

Selon Air Paca, la métropole marseillaise est soumise à une pollution très importante du fait de son fort ensoleillement, des particules fines émises par la circulation, de l’activité industrielle et portuaire, mais elle connaît moins de pics que Paris ou Grenoble grâce au vent “qui évite la stabilité atmosphérique”.

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