Devant des locaux abritant un forum de la filière pêche sur son avenir à l’horizon 2050, ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire notamment: « Près de 900.000 citoyens contre le chalutage profond ou un lobby industriel… Qui choisissez-vous Ségolène Royal ? »
« Chalutage profond, bientôt plus de poisson ! », affirmait encore une banderole du Fonds mondial pour la nature (WWF). Certains militants s’étaient même déguisés pour l’occasion en poulpe ou en requin.
La pêche en profondeur « n’est pas acceptable », a déclaré la fondatrice et directrice de l’association de défense des océans Bloom, Claire Nouvian. Elle consiste à « tirer de grands filets lestés au fond des océans. (…) On racle tout et on fait le tri sur le bateau », a-t-elle rappelé.
Selon ses détracteurs, la pêche en grande profondeur ne concerne qu’une douzaine de navires français mais elle abîme les sols marins et fragilise des espèces menacées comme les requins d’eaux profondes.
« C’est comme ramasser des pommes avec un bulldozer », a résumé le photographe Yann Arthus-Bertrand.
La Commission européenne avait proposé en 2013 l’interdiction du chalutage profond mais celle-ci a été finalement repoussée en décembre par les eurodéputés qui se sont contentés d’encadrer ce type de pêche.
Selon Mme Nouvian, après « deux ans de blocage notamment à cause de l’attitude de la France », la présidence italienne de l’UE manifeste « une volonté d’aboutir à une forme de consensus ».
Plusieurs participants au rassemblement, dont l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, ont dit espérer qu’un tweet de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal d’octobre dernier, affirmant qu' »il faut arrêter le chalutage profond », annonce une évolution de la position française au niveau européen en faveur d’une interdiction.
De son côté, le directeur général du Comité national des pêches maritimes, Hubert Carré, interrogé en marge du forum, s’est dit « contre une interdiction » mais « tout à fait d’accord » avec « un encadrement plus strict ».