Revue des frets maritimes: légère embellie des frets secs, sans conviction

L’indice composite Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 717 points, contre 714 points une semaine plus tôt.

Ce léger rebond mettait fin à six semaines consécutives de baisse, qui ont vu les prix des frets secs s’effondrer d’environ 38% depuis début juillet.

« On voit quelques signes positifs apparaître sur le marché », avec notamment un frémissement des cargaisons de charbon dans l’Atlantique, « qui a permis de mobiliser certains des navires restés inemployés depuis longtemps », ont expliqué les analystes de l’agent maritime Fearnleys.

La surabondance de la flotte mondiale face à une demande terne a pesé sévèrement ces derniers mois sur le marché des frets maritimes.

En Asie, « les cargaisons en provenance d’Australie (principal exportateur mondial de minerai de fer, ndlr) se sont également améliorées, tirant vers le haut les prix sur les routes maritimes » concernées, ajoutait-on chez Fearnleys.

« La récente chute des coûts du fret maritime », que traduit le plongeon du BDI depuis début juillet, « signifie aussi que les importations de minerai de fer restent attractives pour la Chine », premier pays consommateur, ont estimé de leur côté les analystes de Commerzbank.

Selon eux, alors que la production d’acier du pays reste robuste, et « les acheteurs chinois pourraient désormais » en profiter pour doper leurs achats de minerai de fer australien ou brésilien plutôt que la production locale de moins bonne qualité » – ce qui soutiendrait in fine le marché des frets.

Cependant, les perspectives restent sombres pour les propriétaires de navires et « il n’y a pas beaucoup d’espoir sur une reprise au quatrième trimestre, de nombreuses réservations de navires ayant été annulées en raison des effets de la sécheresse sur le continent américain », qui a fortement affecté les récoltes, ont tempéré les experts de Fearnleys.

Le Baltic Panamax Index (BPI) – qui comporte sept routes, la plupart pour les céréales, empruntées par des navires adaptés aux dimensions du canal de Panama -, est monté vendredi à 828 points, contre 806 points une semaine plus tôt.

L’indice Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des « Capesize », cargos que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a fini vendredi à 1.124 points, contre 1.095 points, après avoir touché mercredi 1.082 points, un nouveau plus bas depuis décembre 2008.

De leur côté, les tarifs des frets pétroliers tentaient de se stabiliser, dans un marché toujours pénalisé par le ralentissement de la demande pétrolière mondiale.

L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé vendredi à 618 points contre 608 points une semaine plus tôt, se ressaisissant après avoir touché mi-août son plus bas depuis novembre 2009.

L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a fini la semaine à 579 points, contre 587 points une semaine auparavant.

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