Revue des frets maritimes: les frets secs à la peine, les pétroliers fermes

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 540 points contre 513 points une semaine auparavant.

Pour de nombreux opérateurs de marché, le secteur est en train de vivre l’une de ses pires crises.

« Il est possible que nous devions attendre deux ou trois ans avant que les taux ne rebondissent à un niveau convenable. Il y a simplement trop de bateaux (par rapport au nombre de chargements, NDLR) et la croissance chinoise ralentit », notait un courtier londonien.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires « Capesize », forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a terminé la semaine à 521 points, son niveau le plus bas depuis un mois et demi, contre 542 points une semaine auparavant.

« Malgré la fin des célébrations du nouvel an chinois, l’enthousiasme n’est pas énorme et les taux d’affrètements quasi inchangés », notaient les analystes de Fearnleys.

Certains armateurs préfèrent d’ailleurs immobiliser leurs navires plutôt que de les faire opérer à perte.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie « Panamax » a terminé en hausse vendredi à 540 points contre 514 points une semaine auparavant.

L’activité s’est un peu améliorée avec le retour des opérateurs de marché chinois. « Mais les gains vont devoir être plus marqués pour que le marché redevienne tolérable pour la plupart des armateurs », notaient-on chez Braemar ACM.

Du côté des tankers, les navires transportant des produits pétroliers ont connu une meilleure semaine que les navires transportant du brut ou du fioul lourd, le nombre de bateaux disponibles à l’affrètement ayant fondu.

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé à 695 points vendredi, contre 600 points sept jours auparavant.

« L’arbitrage pour envoyer de l’essence depuis l’Europe vers les États-Unis fonctionne et avec l’aide des intempéries dans l’Atlantique les taux ont grimpé », notaient les analystes du courtier Fearnleys.

Des opérateurs de marché ont en effet cherché à réserver des bateaux sur la route entre l’Europe et la côte atlantique des États-Unis, voulant profiter des possibilités d’arbitrage entre les deux régions.

Les prix des chargements d’essence en Europe, coût du fret compris, sont moins élevés que ceux des chargements de ce carburant achetés sur la côte atlantique des États-Unis, offrant la possibilité aux opérateurs disposant d’essence « européenne » de la vendre à profit sur les marchés américains.

L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut ou de fioul lourd, a ainsi fini vendredi à 841 points contre 840 points la semaine précédente.

L’offre de bateaux reste abondante pour le moment, pesant un peu sur les prix du transport de pétrole. De plus, le début de la période de maintenance dans les raffineries a également contribué à ralentir légèrement le rythme des chargements de brut.

cv/fpo/pb

INDEX CORP.

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