Le Service Fédéral de Sécurité (FSB, ex-KGB) a ainsi retiré leurs passeports à deux membres du Centre d’aide aux peuples autochtones du Nord russe (KMNS) qui se rendaient à la Conférence mondiale sur les peuples autochtones (WCIP), qui se tient lundi et mardi à New York.
« Des agents du FSB ont retiré mon passeport international à l’aéroport de Cheremetievo » à Moscou, a écrit sur sa page Facebook le directeur du KMNS Rodion Souliandziga.
M. Souliandziga devait co-présider à New York une table ronde pour évoquer notamment « un conflit d’intérêts entre les peuples autochtones de l’Arctique et des industriels pétroliers », selon le quotidien russe Vedomosti.
La veille, l’experte Anna Naïkantchina, également membre de l’ONG, « avait été interdite de partir d’après le même scénario », a écrit le militant qui a dénoncé « une intimidation et une répression politique ».
Une autre participante de la réunion de l’ONU, la présidente du parlement des Samis — peuple indigène de la péninsule de Kola (nord de la Russie) — Valentina Sovkina a raté son avion après avoir été attaquée par un inconnu qui a essayé de lui arracher son sac.
La militante a finalement réussi à prendre un vol pour New York, contrairement à son collègue Nadir Bekirov, défenseur des droits des Tatars de Crimée — péninsule ukrainienne rattachée à la Russie en mars — à qui des inconnus en cagoule ont arraché jeudi son passeport, selon Vedomosti.
« Le même scénario en Crimée, à Mourmansk ou à Moscou prouve que derrière ces incidents il y a un seul auteur dont le but est d’empêcher la participation des représentants des peuples autochtones russes à cette conférence aux États-Unis », a déclaré Pavel Tchikov de l’ONG de défense des droits de l’homme Agora.
Dans un contexte de tensions internationales exacerbées par la crise ukrainienne, Moscou est « très sensible face à toute velléité centrifuge des peuples autochtones de Russie », a-t-il assuré à l’AFP.