Les enquêteurs « ont pris la décision de requalifier en hooliganisme » les actions de ces personnes, a écrit le Comité d’enquête dans un communiqué publié sur son site internet.
En vertu de la loi russe, les membres de l’équipage de l’Artic Sunrise, arraisonné fin septembre en mer de Barents après que certains d’entre eux eurent abordé une plateforme pétrolière russe, risquaient jusqu’à 15 ans de prison pour piraterie, alors que le hooliganisme est punissable de sept ans de prison au maximum.
Le Comité d’enquête a ajouté qu’ils étaient poursuivis pour avoir agi en groupe et de « s’être servis d’objets comme d’armes ».
Les trois femmes du groupe Pussy Riots condamnées en août 2012 à deux ans de camp de travail pour avoir chanté début 2012 une « prière punk » contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou avaient également été poursuivies pour « hooliganisme ».
L’une des trois a depuis été libérée, mais Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, qui ne veulent pas se reconnaître coupables, se sont vu refuser toute libération anticipée.
Les 30 membres de l’équipage – issus de 18 pays, notamment de Russie pour quatre d’entre eux – de l’ Arctic Sunrise interpellés par les gardes-côtes russes ont été placés en détention à Mourmansk, dans le nord-ouest de la Russie.
Les autorités russes ont annoncé mercredi qu’elles boycotteraient le procès au tribunal international du droit de la mer, saisi par les Pays-Bas.
Par ailleurs, Moscou « rejette » la procédure judiciaire d’arbitrage, également entamée par La Haye, dans le cadre de laquelle la Russie et les Pays-Bas doivent nommer des arbitres chargés de trouver une issue au différend lié à l’Artic Sunrise, qui bat pavillon néerlandais.
La Russie a fait du développement de l’Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n’a pour l’instant pas encore été exploitée, une priorité stratégique. Greenpeace dénonce pour sa part des risques décuplés pour un écosystème particulièrement fragile.