Sauvetage des océans: les Européens appelés à couper les fonds à la pêche en haute mer

Lors d’une conférence de presse avec les co-présidents de la Com, Trevor Manuel et José Maria Figueres, la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, a relayé cet appel à destination des Etats membres.

Pour lutter contre la surpêche, la nouvelle politique commune de la pêche (PCP) a mis fin aux subventions qui permettaient aux flottes de gagner en puissance, a-t-elle relevé.

Mais « il faut aussi compter avec les subventions des Etats membres. (…) Nous devons discuter avec eux de la question », a-t-elle affirmé, souhaitant que le débat s’engage aussi au niveau international.

Les dernières données de la Commission européenne chiffrent à un milliard d’euros pour 2013 les aides financières dont peut bénéficier la pêche hauturière dans l’UE, via essentiellement des exonérations fiscales sur les carburants.

La Com, une commission indépendante réunissant depuis 2013 décideurs politiques et économiques, recense parmi les pays accordant ce type de soutien dix Etats de l’UE, dont l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, au côté notamment des Etats-Unis, de la Chine et du Japon. Ces données, remontant à avant 2009 et la réforme de la PCP, mériteraient d’être actualisées, selon la Commission européenne.

Sans ce soutien financier, les flottes industrielles « n’iraient probablement pas en haute mer », où leur activité est en outre quasi-incontrôlée, a relevé Trevor Manuel. Cela menace la préservation des océans et est « fondamentalement injuste » pour le partage mondial des ressources halieutiques, a-t-il ajouté.

La Com réclame en conséquence qu’elles soient totalement bannies d’ici cinq ans.

Dans son « Plan de sauvetage pour l’océan mondial » de cinq ans présenté le 24 juin aux Nations unies, cet organisme prône aussi un renforcement de la lutte contre la pêche illégale, un strict contrôle de l’exploitation pétrolière et gazière en mer, la fin de l’usage généralisé des sacs plastiques et la mise en place d’une véritable traçabilité des produits de la mer.

Pour José Maria Figueres, l’enjeu est de mettre en place une véritable gouvernance des zones maritimes internationales ne relevant de la juridiction d’aucun Etat, et « largement ingouvernée » en dépit du contrôle international prévu par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

Mme Damanaki l’a assuré du soutien de la Commission européenne à une révision des règles internationales, afin que la haute mer ne soit pas « un no man’s land légal ».

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