SNCM: le redressement judiciaire “seul moyen de donner un avenir (Cuvillier)

“La voie du redressement judiciaire” favorisée par “la direction de l’entreprise” est “le seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM, faire qu’elle redevienne un fleuron”, déclare M. Cuvillier, précisant qu’il vient d’écrire “dans ce sens” aux organisations syndicales.

C’est la première fois que cette hypothèse est publiquement évoquée comme solution par le gouvernement, sommé par les syndicats de “clarifier” ses positions, l’Etat détenant 25% du capital de la compagnie.

M. Cuvillier, qui s’était rendu lundi soir à Marseille pour rencontrer les représentants des salariés, justifie ce choix par une double “épée de Damoclès” pesant sur la compagnie. Celle de la trésorerie qui “pèse sur la pérennité de l’entreprise à court et à moyen terme” et celle des “contentieux européens”, la SNCM étant condamné par Bruxelles à rembourser 2 fois 220 M EUR d’aides publiques jugées illicites.

“Négocier prend du temps et l’Etat ne peut prendre ces sommes à sa charge. Il n’a pas à le faire. Il ne peut, de toutes façons, légalement pas le faire. Cela veut dire que si l’on veut échapper aux contentieux, il faut changer l’organisation de la société. Il ne faut pas qu’il y ait une continuité d’activité dans les mêmes conditions. Continuer de la sorte aboutirait à une liquidation dont nous ne voulons pas. Chacun doit le comprendre sereinement. Il faut donc un plan de redressement maîtrisé. La situation décrite par la direction de l’entreprise laisse à penser que ce redressement passe par la voie du redressement judiciaire”, explique ainsi le secrétaire d’Etat.

Il rejoint ici les positions de l’actionnaire principal, Transdev (détenu à parité par Veolia et la Caisse des dépôts), dont l’homme fort Antoine Frérot, PDG de Veolia, préconise depuis fin février la mise sous “protection” de la SNCM, pour “la mettre à l’abri des amendes de Bruxelles”.

Le secrétaire d’Etat, sans appeler explicitement à la fin de la grève, demande également que “chacun se montre responsable”, affirmant que la situation de la compagnie “s’aggrave de jour en jour” avec la grève et qu’il faut “éviter les surenchères”.

S’il affirme aussi qu’il faudra “moderniser la flotte” de la SNCM, il assure que celle-ci “n’est pas en mesure aujourd’hui de passer commande de nouveaux navires”.

Le plan industriel de redressement de la SNCM initialement validé début janvier par l’Etat prévoyait pourtant ce renouvellement de la flotte, en même temps qu’une augmentation du temps de travail et un plan de départ de 500 postes (sur 2.600), déjà lancé.

Dans La Provence, M. Cuvillier évoque à ce sujet la nécessité de “financer un plan social solide, en plus des départs volontaires”.

Il conclut enfin sur l’importance de “donner une chance de réussite à la mission du négociateur Gilles Bélier”, qu’il a nommé lundi dans ce dossier. “Si l’on veut sauver la SNCM, tout le monde doit travailler ensemble”, conclut-il.

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