« Ils nous font passer ces 13 millions comme un cadeau, alors que c’est tout simplement le dû. (…) Ces 13 millions étaient prévus en conseil de surveillance. Ils ne font que respecter les engagements financiers pris », a expliqué à la sortie de la rencontre Roland Jaubert, représentant CFDT.
Le Conseil d’administration de Transdev, filiale du groupe Veolia et de la Caisse des dépôts a autorisé mercredi le prêt de 13 millions d’euros à la SNCM dont il est actionnaire, et qui connaît d’importantes difficultés de trésorerie et d’actionnariat, a annoncé le groupe de transport collectif dans un communiqué.
Ce versement est « indispensable au financement d’une période transitoire qui doit permettre la finalisation des travaux engagés sur +les scenarii permettant d’assurer la pérennité de l’entreprise+ », ajoute le groupe, précisant qu' »aucun autre soutien financier ne pourra être apporté à la SNCM ».
Transdev avait pris le 14 juin l’engagement « conditionnel », selon lui, de verser 30 millions d’euros à la SNCM avant la fin de l’année, et en avait déjà versé 17 millions.
« Les gens qui voulait accorder un triste sort à la SNCM juste avant Noël sont battus une fois de plus », a estimé le délégué CFE-CGC Maurice Perrin.
Outre cette avance de trésorerie, qui permettra à la compagnie de fonctionner jusqu’à fin janvier, les syndicats veulent désormais que le plan de sauvegarde de la compagnie, votée en conseil de surveillance au printemps, soit appliqué, et que soit écarté le dépôt de bilan.
« On demande aujourd’hui que l’actionnaire réalise tout ce qu’il s’était engagé à réaliser lors du conseil de surveillance, des engagements officiels que maintenant il renie », a déclaré M. Jaubert.
« Dans leur dû, il y a également des investissements: quatre navires, deux en 2016, deux en 2018, qui ont aussi été prévus et validés en conseil de surveillance mais qui ne sont toujours pas à l’ordre du jour, bien au contraire », a-t-il poursuivi, demandant que l’Etat joue son rôle d' »arbitre ».
Maintenant, on ne se contentera pas de paroles, on veut des engagements écrits » du gouvernement, du PDG de Veolia Antoine Frérot et de celui de Transdev Jean-Marc Janaillac, « voire de Jean-Pierre Jouyet », directeur général de la Caisse des dépôts, a renchéri M. Perrin.
« Nous voulons que ces gens écrivent que, définitivement, les solutions de +discontinuité+ (dépôt de bilan, ndlr) sont abandonnées », a-t-il poursuivi.
Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC officier, a pour sa part demandé « un engagement fort (…) de l’Etat, qu’il prenne à sa charge le traitement des contentieux » européens, une des clefs du dossier.
La France a été condamnée par la Commission européenne à réclamer à la SNCM deux fois 220 millions d’aides jugées illégales.