Sous-marins australiens: DCNS pose les jalons du « contrat du siècle »

« Voilà un an tout juste que nous avons été sélectionnés. 2016 a été très active, 2017 sera très dense également. Ce sont des années structurantes », déclare Marie-Pierre de Baillencourt, la directrice générale adjointe du constructeur naval DCNS.

« Nous mettons en place les jalons d’un programme qui va durer 50 ans », ajoute la responsable du développement international du groupe dans un entretien l’AFP.

DCNS a été sélectionné le 26 avril 2016 dans le cadre du plus important contrat de défense jamais signé par l’Australie, d’un montant total de 50 milliards de dollars (35 milliards d’euros).

Le groupe naval est chargé de la conception et de la construction des douze sous-marins et du chantier naval. Celle du premier bateau débutera avec la prochaine décennie pour une première livraison en 2030. Le contrat va créer 2.000 emplois en Australie et occuper 500 personnes en France.

Le système d’armes sera développé par l’américain Lockheed Martin, et le français Thales, actionnaire de DCNS, est en lice pour le système de sonar, un des éléments clés dans un sous-marin.

Pour l’heure, DCNS a signé plusieurs contrats clés avec les autorités australiennes, dont ceux fixant le cadre des échanges d’informations classifiées, ainsi que le premier contrat opérationnel de design et de conception des bateaux.

En décembre, un accord intergouvernemental posant le cadre du partenariat entre les marines française et australienne a également été scellé.

D’autres sont attendus en 2017, dont celui définissant le partenariat entre DCNS, Lockheed Martin et l’Australie.

Il faudra également fixer les questions de transferts de technologie, sécuriser la propriété intellectuelle française, préciser la responsabilité des parties, bref « toutes les grandes conditions qui vont nous permettre de travailler au cours des 50 prochaines années », souligne Marie-Pierre de Baillencourt.

En attendant, certains travaux ont déjà commencé. DCNS doit accueillir une cinquantaine d’ingénieurs australiens à Cherbourg, où un bâtiment dédié sort de terre.

« Nous sommes parfaitement dans les temps, à l’heure, assure-t-elle. C’est un gage de confiance et de rigueur. »

Les futurs sous-marins australiens, de classe Barracuda de la Marine nationale, remplaceront les actuels Collins d’ancienne génération. De propulsion classique, ils doivent assurer une supériorité stratégique à l’Australie dans une région où la Chine affirme chaque jour ses prétentions de grande puissance.

« Le sous-marin sera le meilleur de sa génération et régionalement supérieur. Il sera de la classe et de la capacité de sous-marin nucléaire et doté d’une signature, d’une endurance et d’aptitudes au combat inégalées pour un sous-marin conventionnel », promet Marie-Pierre de Baillencourt.

« Le design est un processus conjoint qui va durer quatre ans. Avec les Australiens, nous allons faire les arbitrages pour faire le meilleur bateau. Cela débute maintenant, en 2017 », indique-t-elle.

Interrogée sur la possibilité de voir le contrat remis en cause, Marie-Pierre de Baillencourt balaie l’hypothèse.

« Nous sommes partenaires, il ne s’agit pas d’un contrat purement commercial », rappelle-t-elle. « A partir du moment où l’on échange les spécifications d’un navire (des éléments classifiés, ndlr), je ne vois pas pourquoi nous n’irions pas jusqu’au bout ».

« Si DCNS a gagné ce contrat, c’est que nous avons compris que nous fournissions une capacité souveraine à l’Australie. Nous n’aurions pas pu le faire sans le soutien actif de l’Etat français », ajoute-t-elle.

dlm/sw/ef/gib

LOCKHEED MARTIN

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