STX France remet le plus gros paquebot du monde à Royal Caribbean

Quatrième navire de la classe Oasis, ce mastodonte des mers – 362 mètres de long et 66 m de large pour 228.000 tonneaux de jauge brute – a ravi pour quelques mètres et quelques cabines supplémentaires le titre du plus gros paquebot du monde, auparavant détenu par son jumeau, « Harmony of the seas », que STX France avait remis en mai 2016 à RCCL.

« Plus rapide » et « plus silencieux » également que son « sistership », le Symphony peut accueillir plus de 8.000 personnes à bord, dont 2.200 membres d’équipage.

« Nous aimons travailler avec Royal Caribbean. Ce n’est pas toujours facile, mais vous nous poussez à faire mieux chaque jour. (…) Si vous voulez plus de paquebots, nous avons des idées », a lancé Laurent Castaing, directeur général de STX France, au moment de remettre le paquebot à ses propriétaires.

C’est le treizième construit par le chantier naval de Saint-Nazaire pour son client historique RCCL. La commande de l’Harmony of the seas, en décembre 2012, avec en option celle du Symphony, avait constitué une bouffée d’oxygène pour les ex-Chantiers de l’Atlantique, après deux ans sans nouveau contrat.

– Deux paquebots livrés par an –

Depuis, les commandes pleuvent: STX France, dernier grand chantier naval français, doit livrer neuf paquebots d’ici à 2022, au rythme de deux par an, une situation inédite depuis le départ du Queen Mary 2 en 2003.

Pour faire face à ce plan de charge, le chantier naval a réalisé plus de 900 embauches en CDI en cinq ans. Il fait travailler actuellement 8.000 personnes, dont 3.000 salariés, et cherche à recruter 200 ingénieurs, techniciens et ouvriers.

Trois paquebots sont en cours de construction à Saint-Nazaire. Le prochain à sortir des cales du bâtisseur des plus gros paquebots au monde sera le « Celebrity Edge », premier d’une série de quatre navires, plus luxueux et moins grands (300 mètres de long pour 38 m de large) que ceux de la classe Oasis. Il doit être livré à l’automne à une autre filiale de RCCL.

« Symphony of the seas » n’est « pas seulement le plus grand paquebot du monde, c’est aussi le meilleur paquebot du monde », a affirmé le PDG de Royal Caribbean, Richard Fain.

Cette ville flottante comprend – comme l' »Harmony of the seas » – plus de 66.000 m2 d’espaces de restauration et de divertissement, dont un « Central Park », comme à New York, arboré de 12.000 espèces végétales.

Une patinoire se transformant en « laser game » ou une suite familiale de luxe, avec un toboggan intérieur, un jacuzzi privé ou encore une machine à popcorn, font partie des innovations.

Une centaine de personnes travaillait encore à bord vendredi pour nettoyer les surfaces vitrées et lustrer le sol avant le départ. Environ 150 salariés embarqueront pour « assurer le service après-vente pendant huit à quinze jours », a expliqué lors d’une visite de presse Pascal Favreau, responsable de la construction du navire.

« Pour une fois, on livre un navire complètement abouti », s’est-il réjoui. Royal Caribbean est « un client extrêmement exigeant, qui ne lâche sur rien. (…) On a appris de l’Harmony, on ne refait pas les mêmes erreurs », a souligné M. Favreau.

« Nous vous disons merci un milliard de fois, et chacun vaut un euro », avait déclaré le PDG de RCCL lors de la cérémonie de livraison, pour évoquer le coût du navire.

STX France doit construire un cinquième paquebot de la même classe, livrable en juin 2021.

Le « Symphony of the seas » quittera son berceau de Saint-Nazaire samedi vers 09H00, à destination de Malaga, en Espagne. Il effectuera sa saison inaugurale en mer Méditerranée, avant de rejoindre à l’automne son port d’attache, Miami, aux États-Unis.

asl/mcl/az

STX OFFSHORE & SHIPBUILDING

Royal Caribbean Cruises

Voir les autres articles de la catégorie

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.

5 MOIS EN ANTARCTIQUE