Mme Mogherini a indiqué qu’elle aborderait cette question lors d’une rencontre mardi soir avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Javad Zarif. Celui-ci se trouve lui aussi à New York pour la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire.
La discussion avec M. Zarif portera essentiellement, a-t-elle précisé, sur le programme nucléaire controversé de Téhéran et la manière de compléter avant le 30 juin l’accord-cadre conclu le 2 avril à Lausanne (Suisse).
Mme Mogherini “s’attend à des conversations fructueuses” à ce sujet, notamment sur la question de la levée des sanctions contre Téhéran, un des points d’achoppement.
“Nous parlerons aussi des crises régionales et du rôle que l’Iran peut jouer de manière constructive pour trouver une solution en Syrie”, a-t-elle déclaré à la presse.
Elle a estimé qu’un accord sur le nucléaire pourrait “ouvrir la voie à un rôle différent pour l’Iran dans la région”.
“Nous appelons l’Iran à jouer un rôle majeur mais positif pour persuader le régime (syrien) de participer à une transition menée par les Syriens eux-mêmes”, a-t-elle expliqué.
Elle a réaffirmé que l’Union européenne “soutenait pleinement” les efforts du médiateur de l’ONU Staffan de Mistura. Celui-ci doit entamer début mai des consultations à Genève avec tous les protagonistes du conflit syrien et l’Iran a été invitée à ces consultations.
Mme Mogherini a indiqué aussi avoir eu une série de contacts à l’ONU avec des pays du Conseil de sécurité avant de rencontrer mercredi à Washington son homologue américain John Kerry et de “se rendre en Chine la semaine prochaine”.
L’enjeu pour l’UE est d’obtenir un feu vert du Conseil pour intervenir par la force contre les passeurs et les trafiquants responsables de la noyade de milliers de migrants en Méditerranée.
Elle a cependant souligné que cette opération devait se dérouler “en pleine conformité avec les lois internationales” et a refusé de se prononcer sur le temps que pourrait mettre le Conseil à donner son aval.
“Il n’appartient pas à l’UE de fixer le calendrier du Conseil”, a-t-elle déclaré.
Ella a tenu à souligner que toute opération pour endiguer l’afflux des migrants qui passent par la Libye devait être menée “en partenariat” avec les autorités libyennes. “Rien dans ce que prépare l’UE n’est dirigé contre le peuple libyen ou les autorités libyennes”, a-t-elle affirmé.