Trafic de cocaïne: la Belgique renforce sa coopération avec l’Amérique du Sud

Le parquet fédéral belge, compétent en matière de criminalité organisée, a déjà conclu des accords avec la Colombie, le Pérou et le Brésil, d’où sont produits ou expédiés la cocaïne, tandis que d’autres sont en cours de négociations avec l’Equateur et le Panama, a précisé M. Geens.

Il s’agit pour la justice belge de bénéficier d'”une ligne directe avec les procureurs” de ces pays, invités à signaler certains conteneurs suspects en partance pour Anvers, a expliqué le ministre à l’AFP. “Chaque demande d’aide judiciaire pourra ainsi être traitée d’une façon tout à fait privilégiée”, a-t-il fait valoir.

Anvers, deuxième port européen derrière Rotterdam (Pays-Bas), est numéro un en terme de trafic de marchandises avec l’Amérique du Sud.

Et la cité portuaire belge est considérée comme la principale porte d’entrée en Europe pour la cocaïne, qui arrive parfois cachée dans des cargaisons de fruits expédiés du continent sud-américain.

Au total, 41 tonnes de cocaïne ont été saisies à Anvers en 2017, contre environ 30 tonnes l’année précédente et moins de cinq tonnes en 2013, selon les autorités.

Plus de 69 tonnes de cocaïne ont été saisies dans l’UE en 2015, selon le rapport 2017 de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies.

Mercredi, lors d’une conférence de presse dans le port, la ville d’Anvers et le gouvernement belge, représenté par quatre ministres (Intérieur, Justice, Finances, Lutte contre la fraude sociale) ont présenté leur plan d’action pour mieux détecter ces expéditions illégales.

Ce “Stroomplan” (ou Plan Fleuve) prévoit que travailleront désormais ensemble, dans un local encore à trouver, des dizaines de personnes détachées par les douanes, la police fédérale, les parquets compétents, et les services sociaux de la ville.

Ce groupe de travail dédié sera chargé de faire la chasse aux commerces frauduleux, “des car-wash ou des fast-food”, servant de vitrine au blanchiment d’argent, et de repérer les familles dont le train de vie semble en décalage avec leur activité déclarée.

Il s’agit de “lutter contre les clans (…) qui se comportent comme des facilitateurs pour importer la cocaïne et ont une envergure, des ressources très importantes, visibles dans les rues”, a souligné Stanny De Vlieger, directeur de la police judiciaire fédérale d’Anvers, en allusion notamment à l’usage de voitures de luxe.

Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers, a expliqué qu’une partie du trafic de cocaïne s’était déplacée récemment de Rotterdam vers la ville belge.

Les cartels agissant depuis les Pays-Bas “ont trouvé pour les aider à Anvers des complices dans des familles criminelles qui étaient déjà là, sur le terrain, déjà connues”, a-t-il ajouté.

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