Plusieurs avocats en défense demandaient de longue date la nullité de larges pans de la procédure, voire de celle-ci en entier.
La cour d’appel de Paris avait refusé en 2023, mais avait été partiellement contredite par la Cour de cassation en novembre d’après laquelle les gardes à vue prises au début du dossier était irrégulières car notifiées trop tardivement au parquet.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel, qui a récupéré le dossier, a étudié en février la demande de nullité renouvelée par sept mis en cause. Le parquet général avait cette fois requis l’annulation des gardes à vue mais le maintien des mises en examen.
L’enjeu du délibéré était donc de savoir quelle serait l’étendue du coup de rabot final sur la procédure.
Finalement, mercredi 19 juin, la cour d’appel a annulé l’ensemble des actes relatifs aux gardes à vue de cinq mis en cause.
Ce mercredi 26 juin, elle a rejeté pour raisons procédurales le même recours de deux mis en cause supplémentaires.
La cour d’appel n’a cependant pas touché aux perquisitions dans les cabines du bateau ou aux mises en examen, validant de fait une large partie du dossier.
« On est sur une annulation a minima, sans être totalement négligeable, puisqu’une grande partie des interrogatoires ont consisté en des confirmations de déclarations de garde à vue. Nous sommes plusieurs à nous être déjà pourvus en cassation », a indiqué à l’AFP Me Nicolas Simon, avocat du timonier philippin du bateau.
Le 1er octobre 2021, plus d’une tonne de cocaïne avait été retrouvée dans le faux plafond de la salle de sport du vraquier chargé au Brésil et voguant dans la Manche.
Après l’irruption dix jours plus tard d’un commando armé sur le cargo, alors à quai à Dunkerque, le bateau avait repris la mer jusqu’à Rotterdam, où une nouvelle fouille des enquêteurs néerlandais avait mis au jour 520 kg supplémentaires cachés dans une cale.
Le cargo recelait donc une tonne et demie de cocaïne, soit 180 millions d’euros estimés à la revente, selon les éléments du dossier dont l’AFP a eu connaissance.
Les autorités américaines ont en outre indiqué que le Trudy était chargé de trois tonnes de cocaïne au départ du Brésil, mais avait déchargé deux d’entre elles aux Canaries.