Le jeune homme, un Afghan de 23 ans, a été récupéré lundi vers 14H00 par les sauveteurs en mer « alors qu’il dérivait vers le cap Blanc-Nez, au large de Sangatte », à côté de Calais, a annoncé à l’AFP Bernard Barron, président de la station de sauvetage de Calais.
L’homme avait construit un petit radeau en assemblant quelques planches de bois, entre lesquelles il avait attaché un flotteur enveloppé dans une bâche. Un pied de table servait de support à un mât d’où pendait un drap faisant office de voile.
« C’est très rare que les sauveteurs interviennent en mer pour récupérer des migrants », a précisé M. Barron, car les puissants réseaux de passeurs ne permettent pas aux migrants de traverser seuls.
Ce sont les passagers d’un navire qui passait à proximité qui ont alerté le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez, a indiqué la préfecture maritime. Un canot des sauveteurs de Calais et un hélicoptère de la marine nationale, basé au Touquet, se sont alors portés à son secours.
Le jeune Afghan, qui commençait à être en hypothermie, a été ramené au port de Calais, d’abord « déçu, puis très heureux d’être récupéré », selon M. Barron. Il a été remis à la police aux frontières.
Il n’avait selon les sauveteurs aucune chance de réussir son entreprise, rendue encore plus périlleuse par les risques de collision dans ce chenal, une « autoroute à ferries » entre Calais et Douvres.
« En raison des courants violents et des vents, il serait impossible de traverser la Manche, même dans une embarcation à rames », a ajouté M. Barron.
« Si le vent s’était levé, ne serait-ce que d’un échelon sur l’échelle de Beaufort, il aurait chaviré et serait mort », a-t-il ajouté.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, il y a en permanence à Calais 400 migrants clandestins qui tentent de passer en Angleterre. Les associations de défense des migrants les estiment à environ 650 dans le Calaisis.