Une usine de cellulose qui pollue le lac Baïkal va être fermée

« Nous avons décidé de fermer l’usine de cellulose de Baïkalsk », a indiqué à l’AFP Alia Samigoullina, porte-parole du vice-Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch.

« L’entreprise se prépare à la fermeture. Un projet de remise en culture du terrain est en préparation », a confirmé Ekaterina Grichkovets, porte-parole de la Vnechekonombank, principal créancier de l’usine.

« Le territoire de l’usine pourrait être inclus dans une zone économique spéciale (…) où seront construits des hôtels et des stations balnéaires », a précisé Mme Grichkovets, interrogée par l’AFP.

L’usine de cellulose de Baïkalsk, construite en 1966 et qui exporte sa production en Chine, compte 1.700 employés.

Contrôlée par la compagnie d’investissement Continentalinvest, elle a arrêté sa production en 2008 puis mise en faillite l’année suivante. Mais le gouvernement a relancé ses activités en 2010 et les écologistes dénoncent la pollution qu’elle engendre pour le lac Baïkal, classé en 1996 au patrimoine de l’humanité de l’Unesco.

Le Baïkal, lac le plus profond de la planète et le plus grand d’Eurasie, abrite 20% des réserves d’eau douce du monde.

« L’arrêt de la production nécessitera un certain temps, au moins deux ans », a estimé Dmitri Cheïbé, directeur général de VEB Engineering, filiale de la Vnechekonombank, dans une lettre adressée à l’organisation écologiste Greenpeace.

M. Cheïbé propose à Greenpeace de « coopérer » avec la banque pour « mettre fin aux dommages écologiques » causés par l’entreprise.

Le coût de la fermeture de l’entreprise pourrait s’élever à 12-15 milliards de roubles (300-375 millions d’euros), a estimé M. Cheïbé, cité par le quotidien Kommersant.

Greenpeace a accueilli la décision avec une certaine prudence. »Nous sommes très heureux, car Greenpeace et d’autres organisations écologistes réclamaient cette décision depuis des années », a affirmé à l’AFP un responsable de Greenpeace-Russie, Arkadi Ivanov.

« Mais nous sommes inquiets : cette décision va-t-elle être réalisée jusqu’au bout? Et pourquoi la fermeture doit-elle prendre autant de temps? », s’est-il interrogé.

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