Yémen: plus de navires doivent avoir accès au port de Hodeida

Jamie McGoldrick, coordinateur humanitaire des Nations unies au Yémen, a une nouvelle fois évoqué des risques de famine, indiquant que 95 des 320 districts du Yémen étaient dans une situation alimentaire très difficile.

« Nous saluons l’allégement du blocus, la levée partielle de celui-ci », mais « il faut en faire beaucoup plus », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Les ports doivent être totalement ouverts, en particulier Hodeida, pour des biens commerciaux et humanitaires afin que les gens se procurent des denrées moins chères », a-t-il dit.

« Nous devons (…) accroître le nombre de bateaux arrivant au port de Hodeida », faute de quoi les prix augmenteront et « de plus en plus de gens souffriront », a ajouté le responsable de l’ONU.

Le 6 novembre, après le tir d’un missile balistique par les rebelles du Yémen sur Ryad, la coalition avait renforcé le blocus –maritime, terrestre et aérien– qu’elle imposait à ce pays.

Suite aux appels pressants de l’ONU, la coalition avait annoncé mercredi la réouverture du port de Hodeida et de l’aéroport de Sanaa, tous deux aux mains des rebelles, pour l’aide humanitaire.

Mais seulement quelques navires ont accosté à Hodeida et au port voisin de Salif depuis cet allégement du blocus.

M. McGoldrick a rappelé que l’ONU essayait de répondre aux besoins de sept millions de Yéménites, qui font face à une situation humanitaire d’urgence, mais que le reste de la population dépendait « entièrement du secteur commercial », notamment pour les denrées et le carburant.

Jamie McGoldrick a enfin souligné que les Nations unies étaient prêtes à participer au renforcement du mécanisme de vérification des cargaisons transitant par Hodeida –une exigence de Ryad– pour s’assurer qu’aucune arme n’entre clandestinement via ce port.

« Nous avons deux équipes prêtes » mais nous « n’avons pas encore eu de réponse » des Saoudiens pour leurs visas, a-t-il dit.

La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, chassées en septembre 2014 de la capitale Sanaa, aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme).

En mars 2015, l’Arabie saoudite a pris la tête d’une coalition pour venir en aide aux forces gouvernementales. Depuis cette date, le conflit a fait, selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 8.750 morts et 50.600 blessés, dont de nombreux civils.

Le pays connaît « la pire crise humanitaire de la planète », selon l’ONU.

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