La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine avait exigé des « excuses » des Pays-Bas après l’intervention musclée de policiers au domicile du numéro 2 de l’ambassade russe à La Haye.
Onno Elderenbosch, numéro deux de l’ambassade des Pays-Bas en Russie, a été agressé mardi soir en rentrant à son domicile dans le centre de Moscou.
En entrant dans l’immeuble, il a constaté que l’ascenseur ne fonctionnait pas et a pris l’escalier pour rejoindre son appartement, a raconté le site d’informations russe Life News, en citant une source policière.
Arrivé sur le palier, le diplomate s’est retrouvé face à deux hommes en combinaison d’électricien, occupés à examiner un tableau électrique. Evoquant un problème dans l’immeuble, il lui ont demandé d’entrer chez lui pour vérifier s’il avait du courant.
« Quand le diplomate a ouvert la porte, on l’a poussé dans le dos, il a été précipité dans l’entrée et est tombé, se cognant le visage sur le sol », a indiqué une source policière à Life News, un site généralement très bien informé et qui a accordé une large place à l’affaire.
« Il a aussitôt été ligoté, après quoi les agresseurs ont mis l’appartement sens dessus dessous », a ajouté la source policière.
Les deux hommes, avant de partir, les agresseurs ont dessiné avec un rouge à lèvres sur un miroir un coeur et l’inscription en russe LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, transsexuel), a encore raconté Life News, photo à l’appui.
Le thème des droits des minorités sexuelles fait l’objet d’une opposition entre Européens et Russes depuis l’adoption en Russie d’une loi contre la « propagande » homosexuelle.
Le diplomate néerlandais, âgé de 60 ans, n’a pas sollicité d’aide médicale après l’agression.
Rien n’a été volé dans son appartement, selon Life News.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, a confirmé l’agression sur sa page Facebook, et demandé des explications à Moscou.
« J’ai convoqué l’ambassadeur de Russie à La Haye. Les Pays-Bas demandent des éclaircissements aux autorités russes sur cet incident », a-t-il écrit.
« Nos citoyens doivent pouvoir travailler en toute sécurité et je veux l’assurance des autorités russes qu’elles prennent leurs responsabilités sur ce point », a-t-il ajouté.
Le site Life News a rappelé l' »agression » dont avait été victime la semaine dernière le numéro deux de l’ambassade russe à La Haye.
« Les experts interrogés n’ont pas trouvé de lien pour l’instant entre ces deux événements », a ajouté le site.
Dmitri Borodine, numéro deux de l’ambassade de Russie aux Pays-Bas, avait été interpellé à son domicile, des voisins ayant affirmé à la police qu’il maltraitait ses enfants.
Le président Vladimir Poutine avait exigé des « excuses » des Pays-Bas, dénonçant une violation de la convention de Vienne qui apporte l’immunité aux diplomates, et la punition des coupables.
Les Pays-Bas ont ensuite présenté leurs excuses à la Russie, mais ont ajouté ne pas pouvoir mettre en cause l’attitude des policiers compte tenu des circonstances.
Les relations entre la Russie et les Pays-Bas sont par ailleurs tendues depuis l’arraisonnement le 19 septembre dans l’Arctique russe du navire de Greenpeace Arctic Sunrise, qui bat pavillon néerlandais.
Les 30 membres d’équipage, dont 26 étrangers, ont été placés en détention et inculpés de « piraterie », un crime passible de 15 ans de prison.
Les Pays-Bas ont annoncé engager une procédure juridique contre la Russie au titre de la convention des Nations unies sur le droit de la mer.
