« Ces prochains jours, les autorités vont pouvoir contrôler totalement les flux » qui ne tarissent pas vers cette île, à quelques encablures des côtes turques, a dit le ministre en visite à Lesbos. Le pays va en particulier procéder, comme le lui demande l’UE, à une sélection entre « réfugiés et migrants », a-t-il précisé.
Quelque 22.500 réfugiés et migrants ont été enregistrés depuis lundi soir sur l’île grecque de Lesbos, préalable à leur départ pour le continent, a annoncé la police à l’AFP jeudi soir.
La télévision publique Ert a chiffré à plus de 8.000 les déplacés acheminés sur Athènes par des navettes spéciales ces derniers jours, dans un sursaut du gouvernement pour désengorger l’île de 85.000 habitants, qui tire une grande partie de ses revenus du tourisme.
Pour ramener le calme après des jours de tension entre ces exilés, livrés à eux mêmes dans la rue, et la police, le gouvernement a aussi chargé l’armée de contribuer à leur alimentation et à l’aménagement de sites d’accueil.
Mais en soulageant Lesbos, ces départs tendent la situation aux frontières nord du pays avec la Macédoine, étape suivante de l’odyssée des réfugiés et migrants vers l’Allemagne et l’Europe occidentale.
Même si le nombre de migrants total sur l’île a soudain baissé ces dernières heures, la situation reste précaire, souligne Benedicte Giaever, directrice du Conseil norvégien pour les réfugiés.
« Nous connaissons les difficultés rencontrées par la Grèce, en matière logistique, financière et politique. Mais c’est un pays développé, qui a des ressources humaines et administratives, et il faut que les autorités coopèrent avec la communauté internationale et aident à protéger les réfugiés et migrants ayant besoin d’aide », a-t-elle souligné dans un communiqué.
Selon elle en effet, « les milliers de personnes qui arrivent chaque jour par bateau » sur Lesbos et les autres îles grecques proches de la Turquie, « ne sont pas traitées selon les critères humanitaires internationaux », et « beaucoup ont dû attendre deux semaines sans avoir accès à des endroits sécurisés pour dormir, et aux installations sanitaires de base ».
