Les deux pays ont passé un accord de « coopération scientifique sur l’Arctique », sur cinq ans, dont un des volets porte sur « la collecte de données à l’appui de la demande du Canada concernant le plateau continental étendu dans l’océan Arctique », selon le communiqué du ministère canadien.
Le Canada a engagé cet été, et au cours de l’été 2014, des missions en Arctique afin de cartographier les fonds marins pour étayer auprès de l’Onu son dossier de revendication sur le plateau continental.
Depuis plusieurs années, la Russie, les États-Unis (avec l’Alaska), le Canada, la Norvège et le Danemark (avec le Groenland) se disputent cette zone en Arctique riche en ressources naturelles.
En outre, le Canada et la Russie se disputent la souveraineté du Pôle Nord. Fin 2013, le gouvernement canadien avait déposé aux Nations unies un dossier visant à prolonger les limites de son plateau continental au-delà de la Zone économique exclusive (ZEE) des 200 miles marins (321 km), dans le cadre de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer.
En août dernier, c’est la Russie qui déposait une demande à l’Onu pour mettre la main sur plus d’un million de kilomètres carrés dans l’Arctique supposés receler de vastes réserves d’hydrocarbures.
Sans explicitement insister sur cette rivalité avec la Russie et sur la revendication géographique, le gouvernement canadien place cet accord avec la Suède dans un contexte de compréhension de l’Arctique dans le domaine des changements climatiques.
Avec la Suède « les scientifiques canadiens pourront recueillir des données qui les aideront à mieux comprendre les écosystèmes du Nord, ce qui nous permettra d’élaborer des politiques fondées sur des preuves plus efficaces pour protéger nos régions polaires », a estimé Kirsty Duncan, ministre canadienne des Sciences.