Le groupe demandait dans cette procédure 50 millions d’euros pour ce reportage de 2016, couronné du prix Albert Londres, pour lequel il accuse France Télévisions de l’avoir « dénigré ».
Le tribunal de commerce de Paris a débouté Vincent Bolloré en juin 2018, se déclarant « incompétent » au profit du tribunal de grande instance de Nanterre, qui a déjà jugé que ce reportage de France 2 n’était pas diffamatoire.
Vincent Bolloré a fait appel et l’affaire sera rejugée le 12 février à Versailles. Une troisième procédure est en cours au Cameroun.
Mercredi, devant la cour d’appel de Paris, l’avocat de l’homme d’affaires a maintenu son accusation de « dénigrement ». Selon maître Didier Malka, France Télévisions « fait passer l’idée » dans ce documentaire « que son concurrent Canal+ ne peut plus délivrer l’information, car on y pratique la censure ».
L’avocat a également pointé un manquement de France Télévisions à « ses obligations déontologiques ».
Dans le reportage, les journalistes retracent le parcours de l’industriel, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes en Bretagne à la construction de son empire, en passant par la reprise en main de Canal+.
L’avocate de France Télévisions, maître Juliette Félix, a défendu un reportage « sérieux, équilibré, rigoureux ».
L’avocate a accusé la société Bolloré d’avoir « sciemment saisi le mauvais tribunal » pour « envoyer un signal très fort à tous les éditeurs de presse (…) qui voudraient se frotter à l’actualité de Vincent Bolloré en Afrique ».
La cour d’appel rendra sa décision le 27 mars.
« Je ressens une forme de lassitude », a regretté devant le tribunal un des auteurs du reportage, le journaliste Tristan Waleckx. « C’est la 15e fois en deux ans qu’un tribunal va devoir se prononcer sur un journaliste attaqué par Vincent Bolloré ».
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