Baleines: la Commission baleinière indécise sur le plan de chasse japonais

« Il n’a pas été possible pour le comité scientifique d’atteindre un consensus sur l’ensemble du programme (…). Certains scientifiques ont estimé que les informations additionnelles fournies par le Japon étaient suffisantes pour autoriser le programme, d’autres non », a expliqué la CBI dans un communiqué.

« Tous ont reconnu l’importance de continuer à travailler à des analyses supplémentaires », a ajouté l’organisation basée à Cambridge.

Ce rapport présente les conclusions de la réunion annuelle des 200 experts formant le comité scientifique de la CBI, qui se sont retrouvés pendant deux semaines à San Diego (ouest des Etats-Unis) entre le 22 mai et le 3 juin.

Contraint de renoncer à chasser la baleine en Antarctique pour la saison 2014-2015 suite à un arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ), le Japon a présenté fin 2014 à la CBI un nouveau plan de chasse aux cétacés à des fins scientifiques.

Dans son arrêt de mars 2014, la CIJ a estimé que les Japonais détournaient à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale.

Selon son nouveau plan, le Japon prévoit de réduire son objectif annuel de pêche à 333 petits rorquals, contre environ 900 dans le cadre du précédent programme.

Ce niveau de capture est jugé « nécessaire » par Tokyo pour collecter des informations sur l’âge de la population baleinière, données dont le Japon prétend avoir besoin afin de définir un plafond de captures permettant de ne pas menacer la survie de l’espèce.

Mais l’argument ne convainc guère les organisations de défense des animaux.

« Malgré son incapacité à prouver que la chasse était nécessaire pour la recherche (…), le Japon semble déterminé à continuer à tuer les baleines », a réagi Aimee Leslie, une responsable de WWF (Fonds mondial pour la nature) dans un communiqué.

« La poursuite sans fondement de la chasse aux baleines au nom de la science revient à se moquer de la CBI et de la CIJ », a ajouté l’ONG.

« Il n’est pas nécessaire de tuer les baleines pour les étudier », a renchéri Alex Cornelissen, directeur du groupe écologiste Sea Shepherd.

« Il est temps que la communauté internationale passe à la vitesse supérieure pour faire en sorte que le Japon respecte ses obligations légales ».

Tokyo affirme que son nouveau programme permettra une meilleure compréhension des écosystèmes marins de l’Antarctique et a promis de limiter la période de recherche à 12 années à partir de l’exercice 2015-2016.

Le Japon a tué 251 petits rorquals dans l’Antarctique au cours de la saison 2013-2014 et 103 l’année précédente, des chiffres bien en-deçà de son objectif en raison du harcèlement de Sea Shepherd.

Tokyo continue parallèlement de chasser les baleines « au nom de la science » dans le Pacifique Nord-Ouest, où il a tué 132 cétacés en 2013, de même qu’au large des côtes du Japon.

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