Avec ses 68 mètres de large pour 500 mètres de long et une profondeur de 18 mètres, l’écluse Kieldrechtsluis, du nom de la localité voisine, permettra dorénavant à des navires plus nombreux et plus grands d’accéder à la rive gauche de l’Escaut sans êtres affectés par la marée, qui fait fluctuer le niveau de l’eau jusqu’à 6 mètres deux fois par jour.
Le roi des Belges Philippe, le président du port d’Anvers Marc Van Peel, le ministre flamand des Transports Ben Weyts et le président de la Banque européenne d’investissement (BEI) Werner Hoyer ont appuyé simultanément sur quatre manettes qui ont lancé l’ouverture du sas.
Le « Grande Lagos », un imposant cargo battant pavillon italien de la compagnie Grimaldi, a été le premier navire à franchir l’écluse en actionnant sa corne de brume au moment de l’ouverture des portes, en présence de quelque 600 invités.
Jusqu’ici, une seule écluse, deux fois plus petite, permettait aux bateaux de marchandise venant de la mer du Nord de rejoindre cette partie en pleine expansion du port, numéro deux en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas).
« Les bateaux pouvaient attendre jusqu’à 12 heures pour sortir », a expliqué à l’AFP l’un des clients du port, David Moreau, responsable de la société spécialisée dans le transport de bananes African Express Line.
Le chantier colossal aura duré cinq ans et nécessité 22.000 tonnes d’acier –l’équivalent de trois Tour Eiffel– et 795 mètre cube de béton armé, le tout pour un coût de 382 millions d’euros financés par le gouvernement régional de la Flandre et le port d’Anvers, l’un des poumons économiques de la Belgique.
« Quand je suis devenu président du port il y a 10 ans et qu’on me demandait quelle était ma priorité, je répondais déjà que c’était la création de cette écluse », a expliqué à l’AFP le président du port d’Anvers, Marc Van Peel.
« Plus de 208 millions de tonnes » de marchandises ont transité par Anvers en 2015, ce qui constitue « un record » pour le port, s’est réjoui M. Van Peel.
L’imposante installation, qui peut contenir jusqu’à trois bateaux, renforcera la compétitivité du port et dopera le nombre de navires, a-t-il estimé.