Les quotas de thon rouge en Méditerranée légèrement relevés en 2013-2014

« Le total des captures permises pour 2013 et 2014 a été fixé à 13.5OO tonnes », a indiqué Susan Sainz-Trapaga de WWF, en se disant « satisfaite » de cette décision prise à Agadir (Maroc) par les membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta), qui réunit 47 pays et l’Union européenne.

Les scientifiques de la Cicta (Iccat en anglais), tout en mettant en avant un début de rétablissement de la population de thon rouge en Méditerranée, avaient recommandé de fixer des quotas dans une fourchette allant de 12.900 à 13.500 tonnes, en raison d’incertitudes sur les données utilisées pour leur évaluation.

« Une nouvelle évaluation du stock aura lieu en 2014 », a expliqué Susan Sainz-Trapaga. « Nous avons eu un premier signe positif pour le thon rouge, et il était très important aujourd’hui de respecter les recommandations des scientifiques et de continuer les efforts de gestion de cette pêche », a commenté la responsable de WWF.

« Nous sommes heureux et encouragés par la décision prise », a déclaré Amanda Nickson de l’ONG Pew Environnement car « l’avis des scientifiques a été respecté ».

Pour le stock de l’Atlantique Ouest, pêché dans le Golfe du Mexique, le quota a été maintenu à 1.750 tonnes pour l’année 2013. « C’est aussi une bonne nouvelle », a-t-elle dit, en précisant que l’état de ce stock serait réexaminé dans un an.

Maria-José Cornax, coordinatrice des campagnes de pêche pour Oceana Europe, a salué « la volonté des parties de rester sur la voie de reconstitution des stocks de thon rouge » mais a déploré l’absence de mesures de protection pour les requins, des « espèces oubliées par la Cicta ».

« La Cicta ne se limite pas au thon rouge, elle doit enlever ses oeillères et regarder au-delà de cette seule espèce de poisson », a-t-elle ajouté.

Depuis une semaine, d’intenses discussions ont eu lieu à huis clos à Agadir pour décider des nouveaux quotas de pêche de thon rouge, une espèce menacée par la surpêche des années 1990 et 2000.

Certains pays ont défendu, dans le secret du huis clos, une hausse des prises permises. L’Union européenne avait officiellement soutenu l’avis des scientifiques.

L’Algérie, qui avait perdu une grande partie de son quota en 2010, a demandé à le récupérer. Elle a finalement obtenu que son quota (1% des prises totales) soit majoré de 100 tonnes.

Au nom de la délégation japonaise, Shingo Ota a qualifié « de bonne décision » les nouveaux quotas de thon rouge décidés par consensus. « La somme des efforts collectifs, à la fois des pêcheurs qui ont réduit ces dernières années leurs prises et des Etats qui ont réduit leur flotte et fait davantage de contrôles, a permis au stock de se rétablir », a-t-il souligné. « Nous devons continuer à travailler dans ce sens et à l’avenir nous pourrons avoir des quotas plus élevés », a ajouté Shingo Ota.

Le Japon est le principal acheteur de thon rouge et absorbe 80% des volumes pêchés en Méditerranée.

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