« Des parlementaires de tous les groupes souhaitent le report du vote pour avoir un débat plus informé », a annoncé M. Jadot lors d’une conférence de presse en ouverture d’une journée de séminaire au Parlement consacrée à cette technique de pêche controversée, organisée par l’association Bloom et cinq groupes politiques (ALDE -libéraux-, ECR -conservateurs britanniques-, GUE/NGL -extrême-gauche-, S&D -socialistes- et les Verts).
La réglementation, qui doit être amendée lors d’un vote mardi, permet à chaque État membre de l’Union européenne d’équiper en électrodes jusqu’à 5% de sa flotte de chalutiers à perche.
Les opposants craignent que les changements dans la législation permettent un élargissement de cette pratique et demandent la suppression de « l’exception européenne ».
Selon le professeur Didier Gascuel, de l’université de Rennes, la pêche électrique « fait courir un risque évident à la ressource exploitée ».
D’autant qu’il n’existe pas d’études scientifiques fiables sur les conséquences à long terme de cette technique, a déploré de son côté Jerry Percy, du groupement LIFE (Low impact fishers of Europe) qui rassemble 80% des petits pêcheurs britanniques.
La dérogation pour la pêche électrique, qui s’applique dans une zone du sud de la mer du Nord, a été principalement utilisée par des pêcheurs néerlandais qui ont bénéficié de fonds européens pour équiper leurs navires, créant selon ses détracteurs une « concurrence déloyale ».
Yannick Jadot a également fait part du souhait d’entendre un représentant de la Commission européenne lors d’une réunion de la commission Pêche du Parlement, dont il est membre, avant tout vote en plénière.
Plusieurs organisations environnementales et de pêcheurs ont accusé lundi l’exécutif européen d’avoir cédé aux lobbies néerlandais de la pêche industrielle en ignorant un avis défavorable de son comité scientifique, lorsque la Commission européenne avait proposé d’accorder des dérogations à l’interdiction de la pêche électrique.