« Le chenal, les plans d’eau, les quais et les darses vont être dépouillés de l’encombrante présence des épaves et autres engins flottants qui faisaient partie du décor de notre port », a indiqué le directeur général Cyrus Ngo’o, cité dans un dossier de presse.
Cette opération, lancée en début de semaine, est la première « depuis 33 ans », selon lui.
« Depuis plus d’une trentaine d’années, les épaves (…) ont toujours constitué un obstacle majeur à l’attractivité et à la compétitivité du port de Douala », indique le dossier de presse.
Ce sont au total 80 épaves de bateaux qui encombrent le port de Douala. Dans un premier temps, 25 épaves présentées comme « les plus dangereuses » seront enlevées, a précisé M. Ngo’o.
La majorité des bateaux dont les carcasses ont été abandonnés au port de Douala « ont plus de 50 ans » et sont susceptibles de contenir de l’amiante, source de pollution de l’eau, selon Georges Menye, l’un des responsables chargé de leur enlèvement.
Ce marché de retrait de bateaux abandonnés a été concédé à une entreprise italienne Bonifacio, pour un montant 4,7 milliards de Francs CFA (un peu plus de 7 millions d’euros).
Les travaux pour enlever les 25 premières épaves dureront huit mois.
Principal débouché pour les pays d’Afrique centrale enclavés comme le Tchad et la Centrafrique, le port de Douala se caractérise par la vétusté de ses infrastructures, l’engorgement, la corruption et les tracasseries administratives.
Plus de 95% du trafic portuaire du Cameroun passe par Douala.
En février, le négociant français en bois tropicaux Rougier avait désigné « l’engorgement chronique » du port de Douala comme l’une des causes de sa faillite.
« La faillite du groupe Rougier ne saurait incomber au port de Douala, où les opérations logistiques du commerce extérieur se déroulement normalement », avait réagi Cyrus Ngo’o.