Le bateau artisanal de pêche côtière + La Montjolienne+ a été attaqué par des individus qui +sous la menace de leurs armes (…) ont dérobé le moteur dudit navire ainsi que du carburant et les effets personnels des marins+, précise un communiqué du préfet de Guyane, Denis Labbé, également préfet maritime du département.
« Malgré le survol par un hélicoptère de la gendarmerie (…) aucun bateau correspondant à la description des navires des +pirates+ n’a pu être repéré », poursuit le préfet.
Depuis le 18 juillet, un dispositif renforcé de lutte contre la pêche illégale a été mis en place avec le patrouilleur de la Marine nationale « La Gracieuse » et une vedette de la gendarmerie maritime, sur la côte est de la Guyane, à proximité du Brésil.
Le 20 juillet, les syndicats des Pêcheurs et armateurs de la pêche artisanale au poisson (PAPAP) et le Comité Régionale des pêches maritimes et des élevages marins Guyane ( CRPMEM) ont bloqué l’accès de la direction des affaires maritimes exigeant de l’État « la mise en place immédiate et durable de moyens (…) afin d’assurer la protection et la sécurité de [leurs] équipages et d’éradiquer le pillage », lisait-on sur un tract distribué au marché de Cayenne.
Pour le sénateur Georges Patient, « aux ravages de l’orpaillage clandestin en forêt s’ajoutent maintenant des actes de piraterie en mer (…) la violence et l’insécurité s’installent partout en Guyane dans un sentiment de toute impunité pour les agresseurs ». M. Patient doit rencontrer mercredi le premier ministre Jean-Marc Ayrault, a-t-il fait savoir dans un communiqué de presse.
Le président de Région, Rodolphe Alexandre, a également condamné via un communiqué « la multiplication et la radicalisation des actes de pirateries en mer » qui « mettent en péril l’intégrité, voire la vie des pêcheurs locaux ».
La flotte de la pêche côtière artisanale de Guyane comprend une centaine de navires qui ont produit 2.800 tonnes de poissons en 2010.
Régulièrement, des navires ou « tapouilles » en provenance du Suriname et du Brésil viennent pêcher illégalement dans les eaux poissonneuses de Guyane. En 2011, 20 navires illégaux, 48 km de filets et 24 tonnes de poissons ont été interceptés dans les eaux guyanaises.