Sibérie : Contrôles anti-pollution après l’incendie d’un gazoduc

Moscou, 7 mars 2021 (AFP)

Un gazoduc sous-marin a pris feu au milieu d’un fleuve gelé en Sibérie, suscitant des inquiétudes et des vérifications quant à une possible pollution, a indiqué dimanche un représentant d’un service fédéral russe de surveillance.

Environ 700 tonnes d’un mélange de gaz de pétrole liquéfié (propane et butane) se trouvaient dans le tronçon accidenté du pipeline, selon Andreï Vil, un porte-parole de Rostekhnadzor, un organisme gouvernemental spécialisé dans le contrôle des infrastructures. Le numéro un russe de la pétrochimie Sibur, propriétaire du gazoduc, a indiqué que cette fuite de gaz, samedi, avait causé un bref incendie sur le fleuve Ob recouvert de glace et de neige en cette saison, dans le district autonome des Khantys-Mansis. L’entreprise a assuré que l’incident avait eu lieu à 44 kilomètres de toute habitation, qu’il n’a pas fait de victimes et qu’il ne présente pas « de risques pour la population et l’environnement ».

Sibur affirme que les hydrocarbures restantes sont brûlées dans des infrastructures prévues à cet effet. Mais le porte-parole de Rostekhnadzor a estimé, sur la messagerie Telegram, que « les déclarations faisant état de l’absence de risque pour l’environnement soulèvent de sérieux doutes ». Il a également publié deux photos, prises dimanche, montrant une torchère où est brûlé le gaz excédentaire et le lieu de la fuite d’où s’échappent de faibles trainées de fumée. La veille, Svetlana Radionova, la cheffe du service russe de protection de la nature (Rosprirodnadzor) avait publié une vidéo montrant de grandes flammes s’échappant en pleine nuit du gazoduc. Un responsable de Sibur, Alexandre Tepliakov, a lui indiqué dimanche que le sinistre était maîtrisé et que ses possibles conséquences seraient entièrement prises en charge par l’entreprise. Cité dans un communiqué des autorités locales, il a précisé que 27 personnes et 12 engins étaient sur place. Des analyses de l’eau vont être menées pour déceler toute trace de pollution, et une enquête sera conduite pour établir les causes de l’accident, selon cette source.

Un représentant de l’ONG Greenpeace, Ivan Blokov, a affirmé à la radio « Ekho Moskvy » que les conséquences d’une fuite de gaz seraient « beaucoup plus limitées » que celles d’un déversement de pétrole. En Russie, les pollutions industrielles sont fréquentes du fait d’infrastructures vieillissantes ou du manque de contrôles. Début février, le géant minier Nornickel a été condamné à payer 146,2 milliards de roubles (1,6 milliard d’euros) après la fuite, fin mai 2020, de 21.000 tonnes de carburant dans des cours d’eau de l’Arctique russe.

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