« La Direction générale de l’armement (DGA) et la Marine nationale, a rappelé le ministère, ont entrepris, le dimanche 5 mai 2013, le sixième tir d’essai d’un missile balistique stratégique M51 (dépourvu de charge nucléaire), à partir du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant depuis la Baie d’Audierne (Finistère). Après quelques dizaines de secondes de vol, pendant une des phases propulsées, le missile a détecté une anomalie et s’est « autodétruit » conformément aux procédures. Cette destruction n’a eu de conséquences ni pour la population, ni pour le sous-marin, ni pour son équipage ».
Les résultats de l’enquête resteront confidentiels
« Le ministère de la Défense a communiqué dès la survenue de l’incident. La préfecture maritime de Brest a déployé immédiatement un dispositif pour rechercher et récupérer les débris du missile et pour assurer la sécurité nautique de la zone (plusieurs navires de la marine, un bâtiment affrété par la DGA dédié à la récupération, des robots sous-marins, des plongeurs et des aéronefs). A la demande du ministre, une commission d’enquête a été mise en place dès le 7 mai par le Délégué général pour l’armement. Elle communiquera ses conclusions aux autorités au plus tôt après un travail minutieux d’analyse. En raison du secret de la Défense nationale qui couvre les activités opérationnelles et les essais des systèmes d’armes de la dissuasion, les résultats de cette enquête resteront vraisemblablement confidentiels ».
Cinq tirs d’essai réussis
« Le tir du 5 mai, poursuit le ministère, faisait partie de l’ensemble du processus permettant de remettre Le Vigilant dans le cycle opérationnel après son adaptation au M51, débutée en 2011. Cette opération complexe, programmée à l’occasion des grands carénages, comprend l’adaptation au M51 et l’installation d’un nouveau système de combat et d’un nouveau système de navigation. L’échec du 5 mai ne remet pas pour autant en cause la dissuasion : 5 tirs de M51 réussis et l’expérience d’une vingtaine d’années de tirs et de validations depuis les SNLE-NG permettent d’avoir confiance dans le système en service et de relativiser les conséquences de cet incident. Pour mémoire, le Livre blanc a réaffirmé que la dissuasion nucléaire était l’ultime garantie de la souveraineté de la France. Le président de la République a souhaité maintenir au niveau de stricte suffisance ses deux composantes, la composante océanique et la composante aérienne ».